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La Cuvette ouest s’ouvre au monde et au VIH/SIDA

[Congo] Populations of Lekety, north of Congo, are not informed on HIV/AIDS. [April 2006] Laudes Martial Mbon/IRIN
Na hora do desencravamento, é urgente informar as populações de Lekety sobre SIDA.
Il n’y a ni centre de dépistage du VIH/SIDA ni préservatif à Lékéty, une bourgade oubliée de la région de la Cuvette ouest sur le point d’accueillir l’un des plus importants chantiers du Congo. Les chauffeurs routiers qualifient la route qui y mène de ‘purgatoire’ : 600 kilomètres de nids de poule à négocier à partir de la capitale Brazzaville en direction du nord-ouest, pour atteindre la plaine sablonneuse où est bâtie la petite ville de 2 000 habitants. Selon certains d’entre eux, même les programmes de la radio et de la télévision nationale ne parviennent pas jusqu'à cette zone frontalière du Gabon et rares sont ceux qui ont entendu parler du VIH et du sida. «Même en ondes courtes, la radio est captée difficilement ici, il y a des fois où on passe plus d’un mois sans être informé à travers les media sur ce qui se passe à Brazzaville», a expliqué un villageois. Pourtant cet endroit ne manque pas d’atouts pour les autorités, qui s’apprêtent à démarrer le chantier d’un important projet de construction d’un port fluvial, au confluent des rivières Lékéty et Diélé, ce dernier étant navigable jusqu’au Gabon voisin. En dépit de la localisation stratégique de Lékéty, c’est l’un des rares projets d’infrastructures publiques entrepris par l’Etat dans la région depuis l’indépendance du pays en 1960, ont déploré des habitants. Mais le docteur Faustin Mboungou Poungui, responsable de l’infirmerie de la ville, est inquiet : bien que salutaire pour le désenclavement social et économique de la Cuvette ouest, ce projet pourrait se révéler néfaste si rien n’est fait pour informer les populations des dangers de propagation du VIH/SIDA. «Le sida nous en entendons parler de loin mais personne n’est venu nous expliquer de près», a expliqué à PlusNews Joseph Gossia Wayo, président du comité du village de Lékéty. Les habitants de ce département n’ont même pas été concernés par l’étude de séroprévalence réalisée en 2003 par le Conseil national de lutte contre le sida, CNLS, et qui a établi le taux national d’infection au VIH à 4,2 pour cent. Aucune campagne de sensibilisation sur le VIH/SIDA n’a été organisée dans cette localité en dépit de la précocité des rapports sexuels constatée chez les jeunes, et notamment les filles, ont regretté les travailleurs sanitaires de Lékéty. En effet, la majorité des femmes qui viennent accoucher à l’infirmerie ont entre 14 et 22 ans, selon Rose Oyéré, la sage-femme. Elle travaille dans un local sous-équipé de sept lits, dont le toit a été en partie arraché par le vent il y a plusieurs mois, avec l’infirmier en chef et deux agents communautaires bénévoles. «Notre laboratoire est un service de fortune pour les examens de routine, nous ne pouvons pas faire d’examens spécialisés et nous manquons même parfois de seringues», s’est désolé le docteur Mboungou Poungui. Sensibiliser au VIH avant l’arrivée des ouvriers, une urgence En l’absence de services de santé adaptés à leurs besoins, les populations s’en remettent aux guérisseurs traditionnels et à l’Eglise, selon M. Gossia Wayo. «La vie de notre village est intimement liée à celle de notre paroisse» et le sida ne fait pas partie des principaux sujets de conversation, a-t-il constaté.
Le personnel de l’infirmerie de Lékéty gère comme il peut cette structure vétuste qui manque de tout
Mais il est aujourd’hui devenu urgent de sensibiliser les populations et notamment les filles, sur les dangers que représente le VIH/SIDA à l’heure où la Cuvette ouest s’apprête à s’ouvrir au monde, a insisté M. Mboungou Poungui. En mai 2001, l’Etat congolais a posé la première pierre d’un important projet de construction d’un port fluvial, pour un montant global de 17 milliards de francs CFA (34 millions de dollars), qui, avec trois quais dont un de 100 mètres, deviendrait ainsi le second port fluvial du pays après celui de Brazzaville. Ce projet fera de Lékéty un carrefour, où convergeront plusieurs axes de communication, notamment l’axe Lékéty-Franceville, l’une des principales villes du Gabon, qui ouvre la voie vers le port de Libreville, la capitale gabonaise, et la transgabonaise Franceville-Libreville. Une fois construit, le port fluvial de Lékéty devrait permettre de récupérer une partie du trafic du Chemin de fer Congo-océan (CFCO), l’épine dorsale de l’économie nationale qui relie Brazzaville à Pointe-Noire, le plus grand port maritime en eaux profondes du Congo, dans le sud-ouest du pays. «Les ouvriers vont arriver à Lékéty avec de l’argent, et nous craignons pour nos jeunes filles qui sont attirées par le pouvoir de l’argent et ne refusent rien à des étrangers», s’est inquiété le docteur Mboungou Poungui. Et le temps presse : le gouvernement congolais a annoncé que les travaux de construction du port de Lékéty démarreraient mi-juin, pour quatre ans. La base qui abritera les ouvriers vient d’être construite, tandis qu’une compagnie privée de téléphonie mobile vient de s’installer dans la région… autant de preuves de l’imminence de l’ouverture du chantier, selon les autorités locales. «Il nous faut vite organiser une campagne de sensibilisation sur le VIH/SIDA et les IST [infections sexuellement transmissibles] pour que les jeunes puissent avoir le maximum de connaissances aussi bien sur l’utilisation du préservatif que sur la fidélité», a estimé M. Mboungou Poungui. La tâche ne s’annonce pas aisée, a déploré le médecin : l’aide demandée aux autorités régionales pour organiser des campagnes d’information des populations tarde à venir. Les préservatifs demeurent introuvables sur les étagères de la seule petite pharmacie locale, une minuscule échoppe tenue par un particulier qui propose essentiellement des produits issus de la pharmacopée traditionnelle. Le docteur Mboungou Poungui a donc décidé de retrousser ses manches et, avec l’aide d’habitants de bonne volonté, de commencer à organiser des campagnes de sensibilisation. Leurs premières cibles ? Les jeunes filles, élèves du collège, a-t-il précisé.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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