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La sélection d’IRIN : Boko Haram, explosions à Beyrouth et adieu Ebola

A Boko Haram bombing rocked the Emab Plaza shopping complex in the Wuse district of the Nigerian capital, Abuja. Scores of shoppers were killed in the attack. Ikechukwu Ibe
Voici la liste des lectures recommandées par IRIN. Chaque semaine, notre réseau mondial de correspondants spécialisés partage sa sélection d’articles de recherche, de podcasts, de rapports, de billets de blogues et d’articles de fond à ne pas manquer pour rester au fait de l’actualité mondiale en matière de crises. Nous signalons également les conférences importantes à venir, les publications de livres et les débats sur les politiques.

À lire : notre Top 5

Les plus grands terroristes ne sont pas ceux que vous croyez

Les attaques tragiques de Paris et de Beyrouth ont fait les manchettes de la semaine dernière. Selon l’Indice mondial du terrorisme, récemment publié, l’État islamique autoproclamé (aussi appelé EIIL ou Daech) n’est pas le groupe terroriste le plus meurtrier au monde. Ce record morbide appartient plutôt à Boko Haram, un groupe armé qui sévit au Nigeria. Entre 2013 et 2014, le nombre de décès liés au terrorisme a augmenté de plus de 300 pour cent pour atteindre 7 512. Il s’agit de la hausse la plus importante jamais enregistrée par un pays. Sur ces 7 512 décès, 6 644 ont été directement attribués à Boko Haram. L’EI, le deuxième groupe le plus meurtrier au monde, est quant à lui responsable de 6 073 décès (sans compter les victimes des attaques de Paris). Le terrorisme connaît une croissance fulgurante dans le monde. Selon le rapport, qui est désormais publié annuellement par l’Institut pour l’économie et la paix, le nombre de décès liés au terrorisme a augmenté de 80 pour cent l’an dernier pour atteindre un chiffre record de 32 658.

Le document signale toutefois que 78 pour cent des décès et 57 pour cent des attaques ont eu lieu dans cinq pays seulement : l’Afghanistan, l’Irak, le Nigeria, le Pakistan et la Syrie. Cela n’a rien d’étonnant : au cours des 25 dernières années, 92 pour cent des attaques sont survenues dans des pays où la violence politique encouragée par l’État est un phénomène généralisé, et 82 pour cent dans des pays en conflit. Le pourcentage de décès liés au terrorisme survenus dans des pays occidentaux au cours des 15 dernières années – 2,6 pour cent – est infime et seulement 20 pour cent de ces décès peuvent être attribués à des extrémistes islamiques. Les attaques menées par des loups solitaires poussés le nationalisme, l’extrémisme de droite et d’autres formes d’idéologie suprématistes sont responsables de 80 pour cent restants.

Réfugiés syriens : fardeau ou bénédiction ?

Dans un article intéressant publié la semaine dernière, le New Yorker tire des leçons importantes sur la valeur des réfugiés d’une série de rapports économiques plutôt arides et les applique au débat politique actuel sur la question d’accepter ou non des réfugiés syriens aux États-Unis. Ainsi, loin de s’effondrer sous la pression des millions de réfugiés syriens ayant afflué sur leurs territoires, les économies du Liban, de la Jordanie et de la Turquie, devraient, selon l’OCDE, enregistrer une croissance oscillant entre deux et trois pour cent l’an prochain. Ces afflux de réfugiés, bien qu’énormes, n’ont pas eu un impact aussi important qu’on pourrait le croire. À titre d’exemple, les dépenses engagées par la Turquie pour répondre aux besoins de 2,5 millions de réfugiés, prélevées sur son propre budget, correspondent à moins de 0,2 pour cent du PIB national. Par ailleurs, selon le journaliste du New Yorker, il est étrange de penser que l’afflux de réfugiés pourrait avoir un impact négatif sur l’économie américaine. Accueillir 65 000 réfugiés, comme le suggère Hillary Clinton, équivaut à « faire de la place pour six personnes et demie de plus dans un stade de baseball en contenant déjà 32 000 ». Les États-Unis ont connu des afflux de migrants beaucoup plus importants par le passé – les Vietnamiens, par exemple – et en ont tiré des avantages certains.

La crise cachée du Burundi

Les inquiétudes concernant l’imminence potentielle d’un génocide au Burundi ont largement éclipsé l’une des répercussions de l’intensification de la crise politique : les déplacements internes. Les médias ont été nombreux à rapporter que les affrontements entre les forces de sécurité et des éléments de l’opposition avaient fait 240 victimes et poussé plus de 200 000 personnes à fuir le pays depuis le mois d’avril. Or, selon une recherche menée par Refugees International, une organisation de défense des droits, « l’impunité et la persécution [...] ont entraîné le déplacement interne de plusieurs milliers de personnes ». Les déplacés sont nombreux à se cacher et ils sont souvent trop craintifs pour chercher à obtenir une aide humanitaire. Certaines personnes interviewées par l’organisation ont dit qu’elles souhaitaient elles aussi se réfugier dans les États voisins, mais qu’elles craignent d’être arrêtées à la frontière par les autorités burundaises. Le rapport signale que la nature cachée des déplacements internes complique l’évaluation des besoins humanitaires au Burundi.

Lacunes en matière de protection en RCA

Selon une recherche publiée par le Groupe de politique humanitaire (HPG, selon le sigle anglais) de l’Institut de développement d’outremer (Overseas Development Institute, ODI), l’un des principaux besoins humanitaires – le besoin de protection – n’est pas du tout comblé en République centrafricaine (RCA), et ce, malgré la présence de forces internationales sur le terrain. Depuis que les insurgés se sont brièvement emparés du pouvoir, à la fin 2013, des milliers de personnes ont été tuées et plusieurs millions d’autres ont été déplacées. Depuis plusieurs années déjà, les civils centrafricains considèrent les diverses forces de sécurité de l’État comme une menace plutôt que comme une garantie de sécurité. Ce document technique analyse les perceptions populaires en ce qui concerne la protection et évalue la réponse du gouvernement ; des forces d’intervention de l’Union africaine et de la France et des Nations Unies ; et de la communauté internationale. Le document conclut qu’en l’absence de meilleures options de protection, de nombreux civils se tournent vers des acteurs locaux, y compris des groupes armés, et que la communauté internationale n’a pas réussi à corriger les lacunes centrafricaines en matière de protection à trois niveaux : « global, opérationnel, et en ce qui concerne les perceptions, les attentes et les actions des personnes affectées ».

Comprendre l’attentat de Beyrouth

Comme plusieurs se sont empressés de le souligner sur Twitter et Facebook, les attaques de Paris ont eu lieu le lendemain d’un attentat tout aussi horrible qui a fait plus de 40 victimes à Beyrouth, au Liban. Pour ceux qui ne sont pas particulièrement au courant des politiques complexes du Liban et de son implication dans les conflits qui sévissent au Moyen-Orient, l’International Crisis Group (ICG) a élaboré un bref document explicatif. Ainsi, d’après l’analyste principal de l’ICG pour le Liban, l’attaque de Beyrouth peut être considérée comme la plus récente d’une série d’attaques menées par des groupes djihadistes sunnites dont fait partie l’État islamique (EI). L’EI en a revendiqué la responsabilité, mais on ignore encore la vérité à ce sujet. Avec le soutien important de l’Occident, l’armée libanaise a réussi à gérer les extrémistes jusqu’à présent, mais, selon l’analyste de l’ICG, elle n’a pas fait grand-chose pour s’attaquer aux causes profondes de la violence. Les divisions sectaires continuent donc de s’accentuer.

À regarder :

Bye Bye Ebola

La semaine a été plutôt difficile. Si vous avez besoin de vous remonter le moral, nous vous recommandons de regarder cette vidéo de trois minutes. On y voit des Sierra Léonais – des enfants des rues, mais aussi des hauts fonctionnaires – danser pour exprimer la joie sincère qu’ils ressentent en apprenant que le pays s’est enfin débarrassé d’Ebola. Même le président Koroma esquisse un sourire. Évidemment, l’épidémie d’Ebola a laissé des marques terribles et il faudra bien plus que 42 jours pour réparer les dommages causés au pays. En regardant la vidéo, toutefois, prenez une minute pour vous rappeler qu’il y a un an, le pays était confronté à des prévisions apocalyptiques évoquant des milliers de décès supplémentaires. Songez que les gens que l’on voit dans cette vidéo travaillaient alors sans relâche pour tenter d’endiguer l’épidémie tout en voyant mourir leurs collègues, leurs amis et leurs proches. C’est leur victoire, et c’est un vrai plaisir de les voir la célébrer et s’en réjouir.

Une publication d’IRIN :

Les budgets d’aide étrangère amputés par la crise des réfugiés

L’augmentation dramatique du nombre de réfugiés qui affluent en Europe inquiète un certain nombre de ministères dans les pays d’accueil, et notamment ceux qui sont responsables de gérer les budgets. Plusieurs pays, y compris la Suède et la Norvège, ont fait savoir qu’ils croyaient approprié d’utiliser des fonds réservés au développement pour financer l’accueil des nouveaux arrivants. Ces annonces ont plongé le secteur du développement dans la consternation, même si, techniquement, les directives de l’OCDE pour l’aide autorisent les États à utiliser ces fonds à cette fin. Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a signalé que de telles réaffectations étaient « contre-productives ». D’autres plans, comme la fourniture de fonds supplémentaires aux pays qui accueillent des réfugiés et la création d’un fonds d’affectation spéciale pour l’Afrique, sont également problématiques.

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