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Inquiétudes concernant le manque de centres d’évacuation après le passage de Haiyan

Relief to survivors of Typhoon Haiyan, which struck the Philippines in November 2013, has been limited in some areas - especially for shelter Ana P. Santos/IRIN
L’absence de centres d’évacuation opérationnels dans les régions balayées par le typhon Haiyan (connu sous le nom de Yolanda aux Philippines) suscite les inquiétudes des organisations humanitaires et des autorités philippines qui craignent que les survivants n’aient pas accès à un hébergement alternatif en cas de nouveau typhon. La saison des typhons s’étale en général de juin à novembre.

« Nous devons sans tarder procéder à l’identification de sites d’évacuation alternatifs », a dit Conrad Navidad, responsable de l’Unité de préparation et d’intervention face aux situations d’urgence de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une organisation humanitaire internationale.

Haiyan, le super-typhon de catégorie 5 qui a frappé le centre des Philippines en novembre 2013, a endommagé ou détruit plus d’un million de logements sur une superficie de la taille du Portugal et touché plus de cinq millions de personnes.

Une étude de l’OIM sur dix des villes parmi les plus affectées du Samar oriental et du Samar - les deux provinces les plus touchées par Haiyan - a montré que seulement 53 pour cent des 634 centres d’évacuation identifiés par le gouvernement avant le passage d’Haiyan seraient utilisables en cas de passage d’un autre typhon.

Selon les estimations, quelque trois millions de personnes ont reçu un abri d’urgence sous forme de tentes et de bâches et environ 675 000 personnes ont reçu des matériaux de construction et de toiture pour reconstruire leur logement.

Cependant, deux millions de personnes restent exposées aux risques, sans accès à un abri durable. Les experts craignent que la prochaine tempête ne soit plus dangereuse en raison du manque de centres d’évacuation.

Les centres d’évacuation désignés


Le gouvernement philippin donne mandat aux unités de gouvernement local pour identifier ou mettre sur pied des centres d’évacuation pour faire face aux catastrophes. Les bâtiments publics tels que les églises, les écoles publiques et les mairies sont habituellement utilisés comme centres d’évacuation.

Selon les chiffres de l’OIM, 415 centres d’évacuation sont inutilisables, car ils ont été endommagés par Haiyan et doivent être réparés, et 166 ont été entièrement détruits et devront être reconstruits.

Face à cette situation, les organisations humanitaires et les autorités de gouvernement local s’efforcent de trouver des « multi-solutions » pour répondre aux besoins prévisionnels en matière d’abri et aux autres besoins en cas de passage d’un nouveau typhon.

« Nous déplaçons ceux qui vivent encore dans des tentes et dans des zones à risques vers des sites et des abris transitoires », a dit M. Navidad. « Nous préparons l’évacuation de ceux qui ne peuvent pas rejoindre les sites transitoires et identifions des centres d’évacuation alternatifs ».

Les bâtiments en béton, publics et privés, d’une hauteur de trois ou quatre étages qui sont situés à au moins 40 mètres des zones inondables – zones vulnérables aux inondations – font l’objet d’une inspection du gouvernement pour déterminer s’ils peuvent servir de centre d’évacuation. D’un point de vue juridique, les propriétaires des bâtiments privés devront donner leur accord pour que leurs bâtiments servent de centre d’évacuation en cas de catastrophe.

« Il faut aussi remplacer les tentes qui ont été utilisées pour abriter les déplacés », a dit M. Navidad, en notant que les normes SPHERE dans le secteur des abris – lignes directrices internationales visant à assurer la qualité de la réponse humanitaire – prévoient que les tentes devraient être utilisées pour une période maximale de trois mois.

Les organisations d’aide humanitaire et les gouvernements locaux procèdent également à une réévaluation des plans d’évacuation et conduisent des exercices pour informer les résidents sur les centres d’évacuation alternatifs et les préparer à faire face à de nouvelles catastrophes. « Notre [premier] objectif est de sauver des vies », a dit M. Navidad.

Crise de l’hébergement

« Nous travaillons avec les organisations d’aide humanitaire et les gouvernements locaux pour que les déplacés des 53 municipalités touchées par Yolanda disposent d’un abri permanent rapidement », a dit Nestor Ramos, directeur régional du Département de la protection sociale et du développement (Department of Social Welfare and Development, DSWD).

Il a indiqué que le DSWD a déjà commencé à se préparer à une nouvelle catastrophe en constituant des réserves de nourriture et en pré-prositionnant des fournitures pour les zones touchées dans la région.

« Nous devons composer avec plusieurs facteurs. Il y a un nombre important de familles affectées qui n’ont pas d’abri et nous manquons de ressources pour reconstruire les infrastructures », a dit M. Ramos.

Au lendemain du passage de Haiyan, le manque de matériaux de construction, comme la tôle ondulée pour la toiture, a été identifié comme un besoin urgent pour les cinq millions de survivants du typhon.

« Il n’y avait pas suffisamment de matériaux de construction à ce moment-là », a dit M. Ramos. « Nous avons été contraints de tout faire venir d’autres régions des Philippines ou de l’étranger. Nous n’en avons toujours pas suffisamment ». Selon les autorités, la crise de l’hébergement devrait se poursuivre après 2014.

Le service de météorologie de l'Administration des services atmosphériques, géophysiques et astronomiques des Philippines (Philippine Atmospheric Geophysical and Astronomical Services Administration, PAG-ASA) surveille l’apparition d’El Niño, qui se traduit par une augmentation des températures des eaux de surface du centre-est du Pacifique équatorial et qui pourrait entraîner des sécheresses prolongées et des cyclones plus intenses dans la région.

Ils survivent pour l’instant

A Guiuan, première ville touchée par Haiyan dans la province du Samar oriental, une ville de tentes hébergent encore 128 familles qui attendent de recevoir un logement permanent. « Nous ne pouvons pas récupérer tout de suite et nous ne pouvons pas dire que nous sommes prêts à 100 pour cent. Mais [cette zone a] déjà été touchée par quatre autres typhons depuis Yolanda et nous allons bien », a dit le maire de Guiuan, Christopher Gonzales.

Les Philippines sont l’un des pays les plus vulnérables aux catastrophes dans le monde ; en moyenne, 20 typhons touchent les Philippines chaque année. Depuis le passage de Yolanda en novembre 2013, six typhons ont frappé l’archipel.

Le typhon Agaton, qui a affecté plusieurs parties de Guiuan, a fait 45 victimes et 245 000 déplacés.

« Nous faisons de notre mieux avec ce que nous avons », a dit M. Gonzales. « Nous ne pouvons qu’espérer que les choses iront mieux et prier ».

as/kk/he-mg/amz



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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