Une nouvelle étude de l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) de l’Université de Washington à Seattle (Etats-Unis), publié le 24 mai sur l’édition en ligne de la revue médicale britannique The Lancet, a comparé la mortalité d’enfants de moins de cinq ans de 1970 à 2010 dans 187 pays afin d’enregistrer les progrès accomplis pour atteindre l’objectif.
La mortalité infantile dans le monde a baissé de 52 pour cent depuis 1970, mais seulement 31 pays en développement étaient en voie d’atteindre le but de l’OMD qui est de réduire de deux-tiers la mortalité des moins de cinq ans d'ici 2015 ; des pays africains durement frappés par le VIH étaient ostensiblement absents de la liste.
L’Afrique sub-saharienne comptait pour environ la moitié des chiffres mondiaux de la mortalité infantile des enfants de moins de cinq ans et la région avait aussi les taux de baisse de mortalité infantile les plus bas, ce qui pourrait être dû en partie aux niveaux élevés de prévalence du VIH.
« Nous pouvons voir les effets du VIH en Afrique subsaharienne dans le fait que le déclin de la mortalité infantile à travers les années 1970 et 80 s’est arrêté, et par le début de la marche arrière dans les années 90. Cela coïncide avec la hausse du VIH épidémique », a dit à IRIN/PlusNews le docteur Christopher Murray, directeur de l'IHME.
Selon l’ONUSIDA, l’Afrique subsaharienne recense toujours la majorité des infections au VIH dans le monde, alors qu’une prévalence régionale d’environ cinq pour cent a représenté presque 70 pour cent de l'ensemble des nouvelles infections au VIH en 2008.
Les bonnes nouvelles
Il existait pourtant des preuves convaincantes que certains pays africains étaient en train de faire des progrès significatifs pour réduire la mortalité infantile et les auteurs du rapport ont suggéré que cela pouvait être expliqué par un meilleur accès aux antirétroviraux et aux services de PTME.
« Il y a eu un extraordinaire élargissement des programmes de médicaments antirétroviraux (ARV) pendant la dernière décennie et un accent accru sur la prévention de la transmission de la mère à l’enfant. Nous pensons que ces deux efforts commencent à montrer un effet sur la mortalité infantile et sont en train d’aider à faire baisser le taux de mortalité infantile », a noté M. Murray.
« Depuis 2005, pourtant, nous commençons à voir à nouveau une baisse [de la mortalité infantile], y compris dans des pays durement touchés par le VIH, comme le Swaziland, le Botswana, et le Lesotho ».
L’étude a aussi souligné que les pays d’Afrique australe disposant de programmes ARV et PTME relativement forts avaient des taux de mortalité infantile des enfants de moins de cinq ans significativement inférieurs à ceux d’autres régions d’Afrique.
Le Malawi, qui a réalisé des progrès significatifs dans les services ARV et PTME, a enregistré des baisses annuelles de la mortalité infantile de plus de trois pour cent. Aujourd’hui, 45 pour cent des femmes enceintes séropositives ont accès à la PTME, contre à peine trois pour cent il y a cinq ans, selon un récent rapport du International Treatment Preparedness Coalition, un groupe de soutien aux personnes vivants avec le VIH et le sida.
Montrer le chemin à suivre
« Mondialement, la tendance est claire – les taux de mortalité infantile baissent plus rapidement que personne ne l’avait anticipé » |
« Nous voyons moins d’enfants infectés [par le VIH], et nous voyons ceux qui sont infectés à un stade plus précoce », a dit M. Coovadia. Les enfants amenés à l’hôpital à des stades plus tardifs de l’infection au VIH venaient plutôt de régions situées à l’extérieur de Johannesbourg, où l’accès aux services PTME était encore souvent problématique.
Les auteurs de l’étude ont suggéré que des études complètes et précises, telles que celle-ci, soient menées plus souvent, parce que des niveaux de financement en baisse rendraient les données qu’elles fournissent cruciales pour guider l’aide et les priorités nationales de santé.
« Nous devons passer plus de temps à observer en profondeur ce qui marche et ce qui ne marche pas dans les pays où nous avons vu des progrès significatifs…Quelles sont les leçons à apprendre de ces pays ? » a dit M. Murray.
« Mondialement, la tendance est claire – les taux de mortalité infantile baissent plus rapidement que personne ne l’avait anticipé », a-t-il dit. « Maintenant, pour les organisations gouvernementales et non-gouvernementales, le vrai travail commence avec l’identification des meilleures politiques pour consolider cet élan ».
M. Coovadia a approuvé, notant que des études supplémentaires étaient nécessaires, non seulement pour faire pression sur les gouvernements et les financeurs pour étendre les services, mais aussi pour comprendre pourquoi certains pays avec des programmes PTME n’avaient pas enregistré de progrès comme le Malawi.
« Nous avons besoin de savoir là où nous avons un retour sur investissement, surtout lorsque les financements s’amenuisent ; nous devons adopter une approche fondée sur des preuves pour hiérarchiser les interventions [de santé] », a-t-il dit à IRIN/PlusNews.
« Nous devons aussi regarder de près les défis du pourquoi, dans des endroits où les programmes sont en place, nous pourrions ne pas avoir les mêmes bénéfices…dans de nombreux cas, c’est lié à des systèmes de santé [faibles] et à des problèmes d’accès ».
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