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Les ONG se disent prêtes pour plus de responsabilités

Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en Irak veut travailler en plus étroite collaboration avec les organisations non gouvernementales locales en 2010, et le responsable d’un important groupe rassemblant des ONG pense que si la coopération entre les ONG locales et les organismes des Nations Unies est dopée, les réfugiés irakiens qui rentrent au pays pourront recevoir une aide plus efficace. Mais il existe un certain nombre de contraintes.

Tout d’abord, la violence actuelle, surtout dans le centre de l’Irak, n’est pas favorable à un développement aisé des ONG locales et/ou à leurs relations avec le gouvernement ou les organismes des Nations Unies, et fournir de l’aide dans ces circonstances est problématique.

Le 11 décembre 2009, le HCR a réitéré ses inquiétudes au sujet des retours non-volontaires dans le contexte de violence actuel : « le HCR … ne recommande pas les retours forcés en Irak de personnes originaires du centre du pays tant que la situation sécuritaire et en matière des droits de l’homme ne se sera pas améliorée dans le pays ».

« De nombreux groupes continuent à se trouver face à des menaces significatives et les bureaux du HCR notent que le nombre de réfugiés irakiens rentrant au pays est inférieur au nombre de ceux qui continuent de le quitter », a-t-il dit.

En second lieu, l’établissement du bona fides (la bonne foi) des ONG locales, dans le climat actuel et avant les élections prévues le 7 mars 2010, pourrait être difficile pour les organismes des Nations Unies, au vu de la longueur du processus de contrôle.

Les Nations Unies ont déjà un certain nombre de mécanismes de protection sur place : le HCR, par exemple, a dit que les ONG locales, pour devenir des partenaires éligibles, doivent être officiellement enregistrées en tant qu’ONG ; avoir des antécédents satisfaisants, être capable d’avoir leur propre compte bancaire, et présenter un rapport d’audit satisfaisant les années précédentes. 

« La culture ONG reste un phénomène nouveau. La plupart des ONG sont soit affiliées à des partis politiques, sous leur contrôle ou, au minimum, sympathisent avec certains d’entre eux »
Et en troisième lieu, dans une société où le gouvernement est faible, les ONG relativement nouvelles et les contrôles laxistes, il peut être difficile de doper la coopération entre les ONG locales et le gouvernement, pour ne rien dire des relations entre les ONG locales et les organismes des Nations Unies, a indiqué un analyste.

« Le gouvernement irakien est toujours en train de se construire et il fait face à de nombreux défis dans beaucoup de secteurs, allant de la sécurité intérieure et extérieure aux services économiques et publics. La coopération avec les ONG n’est toujours pas une des ses priorités », a dit Hamid Hassan Adul-Aziz, un enseignant en politique à l’université de Bassorah.

« La culture ONG reste un nouveau phénomène. La plupart des ONG sont soit affiliées à des partis politiques, sous leur contrôle ou, au minimum, sympathisent avec certains d’entre eux », a dit M. Abdul-Aziz.

"Egalité des chances"

Mais Basil Abdul-Wahab al-Azawi, chef de la Commission des Entreprises de la Société civile, qui chapeaute plus d'un millier d'ONG à l'intérieur et à l'extérieur de l'Irak, a appelé à un plus grand rôle pour les ONG locales.

« Nous donner une égalité des chances avec les ONG internationales et le gouvernement irakien nous aidera à obtenir le soutien nécessaire et des résultats rapides », a-t-il dit.

"Si le mécanisme actuel pour aider les personnes déplacées internes (dans leur propre pays), les réfugiés et les personnes qui rentrent au pays est mis en application l'année prochaine [2010], les résultats seront alors aussi décevants qu'ils le sont maintenant", a dit M. al-Azawi, ajoutant qu'encourager les personnes déplacées internes et les réfugiés au retour sans assurer un logement décent, des services publics efficaces, du travail et une assistance financière ne pouvait aboutir qu’à un désastre.

« Nous devons être sûrs que les éléments de base pour un retour dans leurs régions d'origine sont disponibles. C'est seulement de cette façon que les résultats seront bons », a-t-il dit. 

An Iraqi family returns to their village in Burah, Diyala Province, after being displaced for months by insurgents
Photo: jamesdale10/Flickr
Une famille irakienne retourne dans son village dans la province de Diyala après avoir été déplacée pendant des mois
Mizhar Abid Ahmed, un responsable gouvernemental local dans la province d'Anbar, dans l'ouest de l'Irak, qui a vu de nombreux attentats à la bombe, a dit que la situation sécuritaire entravait la coopération avec les ONG: « Nous disons quelquefois aux ONG que nous ne sommes pas prêts à coopérer avec eux lorsque nous voyons que la situation sécuritaire dans la zone qu'ils veulent visiter n'est pas bonne ou que nous ne pouvons pas dépêcher suffisamment de forces de sécurité pour les protéger ».

Le profil des opérations en Irak du HCR en 2010 annonce que l’un de ses objectifs clés est l’expansion du « programme national de partenariat avec les ONG » pour élargir l’impact de l’agence au niveau de la communauté.

Maha Sidky, un porte-parole du HCR en Irak, a dit à IRIN par courriel que le HCR avait renforcé ses liens avec les ONG locales depuis le deuxième semestre 2008, et avait cessé de ne traiter que quasi-exclusivement avec des ONG internationales comme les années précédentes, une chose qu’il avait été forcé de faire pour des raisons sécuritaires.

Pas encore de retour à une large échelle

Le HCR a dit que bien que plus de personnes déplacées internes et de réfugiés rentrent dans leurs régions d’origine, les retours à large échelle n’avaient pas encore commencé. Il place le nombre de personnes déplacées internes qui sont rentrées en 2008-09 à environ 300 000, et de réfugiés à environ 80 000.

M. Sidky a dit qu’il y avait une moyenne de 17 000 personnes rentrant dans leur zones d’origine (réfugiés et personnes déplacées) par mois en 2009, mais le taux de retour allait probablement diminuer autour des élections de mars 2010.

Selon les chiffres de l’année 2009 du gouvernement irakien, il y a près de 2,6 millions de personnes déplacées internes en Irak et près de deux millions de réfugiés irakiens dans les pays voisins, principalement la Syrie et la Jordanie.

Lors de son appel mondial du 1er décembre pour 2010-2011, le HCR a dit qu’il augmenterait son budget de 2010 pour l’Irak pour atteindre 264,29 millions de dollars, contre 168 millions de dollars en 2009.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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