Cette crise se profilait à Gaza avant même l’offensive israélienne : en effet, l’accès humanitaire à Gaza est fortement restreint par Israël depuis le début du mois de novembre.
Les infrastructures ont été détruites dans plusieurs zones, et les habitants de la bande sont désormais privés d’électricité et d’eau.
Le 28 décembre, Oxfam a déclaré avoir été forcé de suspendre temporairement la plupart de ses opérations humanitaires à Gaza en raison des bombardements, et un programme qui devait permettre de nourrir 25 000 personnes a également été mis en attente.
Seuls les agences des Nations Unies et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont pu envoyer du personnel à Gaza depuis le début du mois de novembre.
L’UNRWA a cessé de distribuer des vivres à Gaza le 18 décembre.
« Depuis le 3 novembre, Oxfam Grande-Bretagne s’est vu refuser les demandes d’entrée et de sortie de Gaza déposées au nom de 10 de ses employés », a indiqué Mohammed Abu-Gharbieh, administrateur chez Oxfam.
A Gaza, le bilan des morts s’élève à plus de 300, mais le Hamas a annoncé que les tirs de roquette sur Israël se poursuivraient. Un civil israélien a été tué le 27 décembre par un missile tiré par des militants depuis Gaza, et un autre a trouvé la mort le 29 décembre.
Gaza, qui abrite 1,5 million de Palestiniens, est une des régions les plus densément peuplées du monde.
Pénurie de matériel médical
Photo: Tom Spender/IRIN |
Une roquette Qassam exposée à la mairie de Sderot, devant les photos d’habitants tués au cours d’attaques, notamment aux lance-roquettes (photo d’archives) |
« Cent cinq médicaments et 230 équipements de base, comme l’alcool, le coton, les aiguilles et les perfusions, sont épuisés ».
Environ 50 pour cent des 200 ambulances de Gaza ne roulent plus en raison d’un manque de pièces de rechange, selon Mawia Hassanin, directeur des services ambulanciers et des soins d’urgence au ministère de la Santé.
Les victimes sont désormais transportées à l’hôpital en voiture par des particuliers, dans des charrettes tirées par des ânes, ou encore à pied.
Frappes aériennes
« Une frappe aérienne a fait huit morts et 20 blessés parmi les élèves du Centre de formation professionnelle de Gaza, situé dans la ville de Gaza », a déclaré Sami Mshasha, porte-parole de l’UNRWA [l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens]. « Deux enseignants de l’UNRWA ont également été tués ».
De nombreuses cibles ont été visées au cours de l’offensive israélienne, qui s’est poursuivie le 29 décembre : parmi elles, la résidence présidentielle, les sièges des services de sécurité et de la police, la prison centrale de la ville de Gaza et cinq mosquées.
Selon le bilan dressé par l’agence humanitaire onusienne, « au moins 55 femmes et enfants de Gaza ont trouvé la mort au cours des frappes aériennes menées par Israël depuis samedi [27 décembre] », a déclaré M. Mshasha.
L’attaque fait suite à la décision, prise par le cabinet de sécurité du Premier ministre Ehoud Olmert, d’intensifier la riposte aux tirs de roquettes des militants palestiniens de Gaza contre les communautés du sud d’Israël.
Photo: UNRWA |
L’UNRWA a cessé de distribuer des vivres à Gaza le 18 décembre |
« L’UNRWA reconnaît que les préoccupations de sécurité d’Israël sont légitimes. Toutefois, ses actions devraient être conformes au droit humanitaire international et le pays ne devrait pas avoir recours à une force disproportionnée », a déclaré Karen AbuZayd, commissaire général de l’UNRWA.
Les objectifs d’Israël
Israël a deux objectifs, selon Mark Regev, porte-parole du bureau du Premier ministre israélien : « Créer un nouvel environnement de sécurité en Israël et protéger la population du sud ».
« Il est presque impossible de diriger ou de planifier une telle opération humanitaire à grande échelle. Nous nourrissons plus de 750 000 personnes à Gaza. Le Programme alimentaire mondial (PAM) nourrit également plus de 200 000 habitants de Gaza. Nous accordons des subventions financières à 94 000 personnes. Or, il est devenu quasi impossible de mener une opération humanitaire de cette envergure, vu la politique d’importation en vigueur à Gaza, qui consiste à importer au compte-goutte et par intermittence », a déclaré Christopher Gunness, porte-parole de l’UNRWA à Jérusalem.
L’UNRWA a cessé de distribuer des vivres à Gaza le 18 décembre.
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