« Parfois, la vie prend une tournure que l’on n’attendait pas. Lorsque j’ai perdu mes parents, alors que j’étais encore au collège, je pensais que c’était le dernier malheur que j’aurais à endurer dans ma vie. Mais je ne voulais pas avoir l’air trop malheureux parce que mes jeunes frères et sœurs comptaient sur moi pour leur donner de l’espoir.
« J’ai travaillé dur à l’école, parce que je savais que l’éducation était la voie royale vers l’espoir et l’inspiration tant attendus. Donc quand les résultats sont tombés et que j’ai réalisé que j’étais qualifié pour aller à l’université, j’étais très heureux. Même si j’avais toujours voulu être journaliste, je n’étais pas déçu d’aller à l’université pour étudier l’enseignement.
« Quand je suis entré à l’université, j’ai retrouvé un groupe d’ami de mon ancienne école. Grâce à la liberté qu’ont les étudiants dans les universités publiques, nous avons commencé à boire et à sortir avec les filles, parfois nous allions même dans des maisons closes en ville.
« Alors que j’étais en deuxième année, j’ai été sauvé et j’ai rejoint la Christian union [organisation chrétienne]. L’unité de lutte contre le sida de l’université, en partenariat avec le syndicat étudiant, a commencé à mener des campagnes pour encourager les étudiants à aller se faire dépister pour le VIH, et j’ai suivi le mouvement. J’ai réalisé que j’étais séropositif.
« Au début, ça a été un choc très dur, mais j’ai participé à plusieurs sessions de conseils au sein de la Christian union. Lorsque je suis rentré à la maison à la fin du semestre, j’ai fait ce que je pensais devoir faire, j’ai informé mon oncle, qui était mon tuteur et qui payait mes frais universitaires. Il est devenu furieux contre moi, et m’a retiré de l’université, en disant qu’il ne pouvait pas gaspiller ses ressources pour moi. Il m’a même accusé de me comporter comme ma mère, dont il a affirmé qu’elle avait infecté mon père au VIH.
« J’avais perdu tout espoir, mais j’ai contacté un pasteur que j’avais connu avant, il a dit qu’il pouvait demander à un de ses amis de me former à la mécanique. J’ai accepté, et c’est pour cela que je suis mécanicien aujourd’hui, mais un jour, je retournerai à l’université parce que je sais que je vivrai assez longtemps pour concrétiser mes rêves ».
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