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L'ONU appelle à doubler le nombre de soldats internationaux dans l'est

Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies, appelle à quasi doubler le nombre des soldats internationaux déployés dans l’est du Tchad.

Les Casques bleus, qui doivent remplacer la Force de l’Union européenne (EUFOR), dont le retrait est prévu pour mars 2009, seraient investis d’un mandat semblable, axé sur la protection des civils déplacés et des travailleurs humanitaires dans cette région de plus en plus instable.

Les organisations humanitaires ont été contraintes de suspendre certaines de leurs opérations dans l’est du Tchad ces derniers mois, leur personnel ayant été victime de violentes attaques. 

Ban Ki-moon propose que 6 000 Casques bleus prennent le relais des 3 700 soldats de l’EUFOR actuellement stationnés dans la région. Une équipe militaire arrivée de New York se trouvait récemment au Tchad pour aborder la mission de maintien de la paix avec les autorités. Le gouvernement tchadien a déclaré au Conseil de sécurité des Nations Unies qu’il n’avait pas besoin d’un nombre plus important de soldats internationaux. Une décision devrait être prise au sujet de la force de maintien de la paix au début de l’année 2009.

« Nos experts militaires pensent que nous avons besoin d’une force importante », a indiqué à IRIN Victor Angelo, Représentant spécial des Nations Unies au Tchad, depuis Ndjamena, la capitale. « Il faut tenir compte des types de menace, de leur imprévisibilité, et aussi du fait que le territoire à couvrir est très vaste ».

En 2008 seulement, les travailleurs humanitaires ont subi plus de 120 attaques, notamment des braquages de véhicule, des vols et quatre meurtres, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Quelque 285 000 réfugiés soudanais et 180 000 déplacés (PDIP) tchadiens vivent dans l’est du Tchad (130 000 dans les régions de Dar Sila et Salamat, près de Goz Beida, au sud-est, là où opère le Bataillon multinational sud de l’Eufor).

Le Bataillon est notamment responsable de patrouiller le périmètre des quatre camps de PDIP des alentours de Goz Beida, dont les habitants déclarent être régulièrement agressés par des éleveurs et des hommes à cheval lorsqu’ils sortent pour aller travailler dans leurs champs.

« Il y a quelques jours, les enfants sont sortis et ils se sont fait tabasser par des hommes à dos de chameaux. Maintenant, ils ont peur », a raconté Rakia Hissin, qui vit au camp de PDIP de Gasire, dans la région de Goz Beida. Mme Hissin a néanmoins ajouté qu’elle se sentait plus en sécurité depuis l’arrivée de l’EUFOR. « Quand nous apercevons les patrouilles, nous nous sentons plus tranquilles ».

Selon un membre du Bataillon, il serait utile de déployer davantage de soldats. « Dans l’idéal, ce serait mieux d’avoir plus de soldats », a estimé le lieutenant-colonel Kiernan Brennan, commandant du Bataillon multinational sud. « À l’heure actuelle, je me focalise sur la frontière soudanaise ; il serait donc bon de renforcer la sécurité vers le sud-ouest, dans les zones que je ne peux pas atteindre ».

Soldiers from EUFOR batallion receiving a brief before a short range patrol around Goz Beida in eastern Chad. EUFOR is patrolling the area to protect IDPs, refugees and humanitarian workers
Photo: Celeste Hicks/IRIN
Des soldats de l’Union européenne avant une patrouille à Goz Beida, dans l’est du Tchad
Pas de police

Selon les travailleurs humanitaires, l’insécurité reste une menace considérable dans l’est du pays et l’absence d’une force de police est un problème majeur. « L’EUFOR n’est pas une force de police ; or, le banditisme est la principale menace qui pèse sur les ONG, ici », a déclaré Judith Sarano d’Oxfam GB. « Nous devons avoir un vrai système de police et de justice efficace pour arrêter ces individus ».

L’EUFOR devait être accompagnée d’une force tchadienne de police militaire et civile, formée par la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT). À ce jour, toutefois, seul un petit nombre des 850 représentants des forces de sécurité proposés, connu sous le nom de « Détachement intégré de sécurité » (DIS), a été déployé.

« Nous avons été lents et je dirais que la MINURCAT doit accélérer le rythme », a déclaré à IRIN M. Angelo, représentant des Nations Unies. « Je crois que lorsque nous aurons mis en place notre police militaire [DIS], cela complètera ce que fait l’EUFOR sur la scène militaire ».

Dans le cadre de l’augmentation du nombre de soldats, M. Angelo a recommandé qu’un bataillon de réserve de réaction rapide soit déployé à Abéché, grande ville de l’est tchadien, pour soutenir les patrouilles. 

ch/aj/np

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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