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La saison des pluies ne va pas mettre un terme au choléra

La fin de la saison des pluies approche en Afrique de l’Ouest, mais l’épidémie annuelle de choléra continue de faire des victimes dans l’ensemble de la région.

En Guinée-Bissau, le pays le plus touché, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé que la situation n’était toujours « pas maîtrisée », avec 834 nouveaux cas et 15 décès à la troisième semaine d’octobre. Cela représente une baisse de 40 pour cent du nombre de nouveaux cas au cours des quelques dernières semaines, mais le taux de létalité reste élevé.

« Je pense que nous pouvons nous attendre à une diminution du [choléra] dans l’ensemble de la région d’ici à décembre ou janvier, plus ou moins », a indiqué Franck Bouvet, spécialiste de l’eau, l’hygiène et l’assainissement pour l’Afrique de l’Ouest, au Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).

Outre la Guinée-Bissau, le Niger a également été frappé par une épidémie grave, cette année.

Bien que plus de 280 décès aient été déplorés dans les deux pays, selon M. Bouvet, la prévalence n’est pas plus élevée que l’année dernière ; les « points chauds » ne sont simplement pas les mêmes. « Il y a un vrai problème en Guinée-Bissau cette année, alors que l’année dernière, c’était en Guinée [Conakry]. C’est comme un tuyau qui fuit : vous vous attelez au problème à un endroit et il refait surface ailleurs ».

Pour lutter contre la maladie, qui fait des centaines de victimes chaque année, en Afrique de l’Ouest, les experts sanitaires de la région recommandent d’élaborer une stratégie régionale.

Guinée-Bissau

La Guinée-Bissau, qui lutte pour contrôler une vaste épidémie de choléra depuis le mois de mai, fait état de 12 785 cas et 213 décès.

Bissau, la capitale, concentre le plus grand nombre de cas, avec 8 480 personnes touchées.

Le 20 octobre, La Commission européenne a alloué 500 000 euros (653 000 dollars) à l’organisation non-gouvernementale (ONG) médicale internationale Médecins sans frontières-Espagne, pour financer le traitement des patients, la purification de l’eau et la promotion de l’hygiène et de l’assainissement en Guinée-Bissau.

Bénin

Selon les statistiques de l’UNICEF en date du 26 octobre, 912 personnes ont contracté la maladie et deux personnes y ont succombé, au total, au Bénin depuis que les premiers cas ont été diagnostiqués en août.

La majorité des cas sont concentrés à Cotonou, capitale économique du pays, mais les provinces de Malanville, Karimana, Djougou et Bassila, dans le nord, ont également été touchées.

« La situation à Cotonou est nettement meilleure, aujourd’hui », s’est félicité Hubert Chabi, secrétaire exécutif de la Société de la Croix-Rouge béninoise. « Avec le soutien du gouvernement et de la Croix-Rouge, nous n’avons désormais que 89 cas de cholera en cours de traitement et nous n’avons eu aucun nouveau cas depuis une semaine ».

La Croix-Rouge travaille avec le gouvernement dans les quartiers touchés de Cotonou, où elle désinfecte l’eau et promeut les normes d’hygiène.

« Il y a une coopération régionale dans la lutte pour l’éradication de la polio en Afrique de l’Ouest », a-t-il indiqué. « Je pense que si nous pouvions en faire autant avec le choléra, cela nous permettrait d’apprendre et de nous aider mutuellement à prévenir ces épidémies ».

Niger

Au Niger, le choléra est encore répandu dans les régions de Zinder, Tahoua et Maradi.

Au total, 948 cas et 70 décès ont été signalés depuis le début de l’épidémie, cette année, a indiqué à IRIN Khaled Bensaid, spécialiste principal santé et nutrition à l’UNICEF.

La maladie a touché cinq des sept régions du Niger ; parmi elles, Zinder a été la plus gravement frappée, avec 483 cas et 53 morts.

« La difficulté, à Zinder, c’est qu’aucun cas de choléra n’a été officiellement déclaré depuis juin. Tous les cas sont déclarés en tant que gastroentérites », a dit M. Bensaid.

La situation s’améliore toutefois, a-t-il indiqué. « Nous n’avons eu que cinq nouveaux cas cette dernière semaine. Mais nous ne pouvons pas affirmer avec certitude que [la maladie] ne réapparaîtra pas ».

Guinée

En avril, une épidémie de choléra, qui s’était déclarée à Boké, à 312 kilomètres de Conakry, la capitale, a été rapidement contenue.

« Nous n’avons pas eu de nouveau cas de choléra depuis deux mois », s’est félicité Ousseni Maigana, directeur des programmes d’eau et d’assainissement de l’UNICEF Guinée.

Selon lui, cela est dû en grande partie à une campagne intensive de prévention et de gestion des risques. « Nous avons utilisé tous les canaux de communication pour prévenir la propagation. Cette année, nous n’avons pas couru derrière la maladie ».

L’UNICEF travaille aux côtés du gouvernement, des ONG nationales et d’autres partenaires en vue d’éviter une épidémie semblable à celle de l’année dernière, qui avait fait plus de 300 morts.

« Nous sommes remontés à la source de l’épidémie de l’an passé. Souvent, les épidémies viennent des régions côtières, où les villes concentrent un grand nombre d’habitants et où il y a une forte circulation en raison de la pêche et des marchés ».

Bien que l’épidémie ait pu être contenue cette année, en Guinée, M. Maigana a souligné la nécessité d’élaborer une stratégie collaborative. « La lutte contre le choléra demande un effort concerté dans l’ensemble de la région ».

Les tendances

Ces 10 dernières années, les épidémies de choléra en Afrique de l’Ouest ont généralement été annuelles et liées à la saison des pluies, selon M. Bouvet de l’UNICEF. Plus récemment, ces épidémies ont été aggravées par des facteurs humains, a-t-il ajouté.

« Nous avons de plus en plus de cas pendant la saison des pluies. Le choléra devient de plus en plus répandu et cela s’explique par l’insuffisance des infrastructures sanitaires urbaines, par le manque de protection adéquate des sources d’eau et par les comportements inadaptés [des populations] en matière d’hygiène », selon M. Bouvet.

Autre facteur important dans l’ensemble de la région : l’incapacité des systèmes de santé nationaux à identifier et à surveiller les cas de choléra, d’après M. Bouvet.

« Il y a un long délai entre le moment où une personne contracte le choléra et la déclaration du cas auprès du ministère de la Santé. Cela donne à la maladie le temps de se propager », a-t-il dit.

ft/np/aj/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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