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Lutter contre le « nuage noir » du Caire

Le « nuage noir », une masse d’air pollué qui noircit les cieux de la capitale égyptienne en octobre-novembre, est moins menaçant cette année, mais les efforts déployés pour réduire la pollution à l’origine de ce phénomène devraient se poursuivre si l’on veut éviter la catastrophe, selon un représentant des autorités environnementales.

« L’année dernière, le nuage est apparu pendant 20 heures [en octobre-novembre] contre plus de 100 heures en 1999. Malgré tout, les efforts de lutte contre la pollution devraient se poursuivre, sinon ce nuage risque de planer au-dessus de la ville pendant 100 à 150 heures, l’année prochaine ou celle d’après, ce qui poserait de graves problèmes sanitaires », a averti Ahmed Abul Sa’oud, sous-secrétaire du ministère de l’Environnement, au Caire.

L’activité humaine a saturé l’air cairote de polluants et les conditions météorologiques entraînent une pollution grave de l’air, un phénomène baptisé « le nuage noir » par les Egyptiens. La fumée libérée par le brûlage annuel de la paille de riz compte également parmi les principaux facteurs à l’origine de cette formation nuageuse, selon M. Sa’oud.

« C’est à cette période que les fermiers commencent à brûler la paille de riz pour préparer leurs terres à la saison suivante. Les fermiers brûlent au moins quatre tonnes de paille en très peu de temps, et la fumée qui en résulte produit au moins 40 pour cent de la pollution », a-t-il expliqué, ajoutant que six pour cent des polluants provenaient du brûlage des déchets en plein air, 23 pour cent des émissions libérées par les véhicules, et autant des émissions industrielles.

« À l’automne, le vent se calme et les inversions thermiques sont plus fréquentes. L’air chaud retient l’air froid vers le bas, empêchant les polluants de s’élever et de se dissiper », a-t-il dit.

La topographie de la capitale ne fait qu’aggraver la situation. « La ville est située entre deux zones élevées : la colline du Moqattam d’un côté et les hauteurs du 6 octobre de l’autre, qui piègent les émissions au milieu ».

La paille de riz peut servir de fourrage, ou d’engrais biologique ; elle peut aussi être utilisée pour la fabrication de papier, a indiqué à IRIN Ahmed Gabr, professeur de production animale à l’université de Mansoura.

« Les fermiers sont disposés à recycler la paille, mais le problème, c’est qu’il n’y a pas assez de ramasseuses-presses à l’échelle des gouvernorats […] pas assez pour gérer les énormes quantités de riz plantées chaque année », a-t-il dit.

L’année dernière, trop de riz a été planté. « Les fermiers n’ont eu d’autre choix que de brûler la paille, polluant gravement l’environnement », a-t-il poursuivi.

Les médias ont rapporté que le gouvernement cesserait d’accorder des subventions sur les engrais aux agriculteurs qui brûlent leur paille de riz.

Plus de deux millions de véhicules

Les émissions des véhicules sont également parmi les principaux facteurs à l’origine de la pollution de l’air au Caire, qui compte 2,1 millions de véhicules, selon M. Sa’oud.

Le ministère de l’Environnement s’efforce de freiner la pollution automobile.

« Nous encourageons la population à passer à des véhicules qui fonctionnent au gaz naturel […] Aujourd’hui, plus de 85 000 véhicules roulent au gaz naturel et nous avons plus de 115 pompes à gaz naturel dans 17 gouvernorats. Nous encourageons également la population à utiliser les transports en commun, et les chauffeurs de taxi à échanger leurs vieux véhicules contre de nouveaux. Nous les incitons à le faire notamment en les exonérant de droits de douanes et de taxes de vente », a dit M. Sa’oud.

Selon les travailleurs de la santé, le nuage a des conséquences néfastes sur la santé des populations : il est source de problèmes respiratoires.

« Le nombre de patients atteints d’asthme double à cette époque de l’année », a dit à IRIN Mahmoud Abdel Majeed, directeur de l’hôpital d’Abbasiya, spécialisé dans les affections thoraciques. « Les gens […] souffrent de difficultés respiratoires, de toux ; certains souffrent parfois d’insuffisance respiratoire, et doivent être placés sous respiration artificielle ».

« Au Caire, de manière générale, les patients atteints d’asthme, d’obstruction des voies respiratoires et de tumeurs du système respiratoire sont de plus en plus nombreux, en raison de la pollution », a-t-il indiqué, ajoutant que les enfants et les personnes âgées étaient les plus exposés.

dvh/at/cb/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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