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Des villageois fuient les attaques de la LRA dans le nord-est

Au moins 17 000 civils ont été déplacés à la suite d’attaques menées dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), une milice rebelle ougandaise, et ces populations n’ont pas accès à l’aide humanitaire, selon un représentant des Nations Unies.

« La LRA [...] se livre à des massacres et à des pillages qui ont provoqué le déplacement des populations », a expliqué Tane Bamba, directeur des bureaux du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dans la province Orientale.

Les combattants de la LRA ont mené des attaques simultanées dans les villages de Kilwa, Duru et Nambia, sur le territoire de Dungu, près du parc national de la Garamba, situé le long de la frontière entre la RDC et le Soudan, le 17 septembre. Deux civils ont été tués au cours de ces attaques.

Au moins 90 écoliers ont également été enlevés, à Duru. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a demandé la libération immédiate des enfants, le 22 septembre.

Les rebelles ont détruit des habitations et pillé des centres de santé ; ils ont également incendié un village, à Kilwa. Environ 700 personnes ont fui pour se réfugier à Yei, au Sud-Soudan, selon le HCR.

En signe de protestation, un millier d’habitants de Dungu ont organisé une manifestation le 25 septembre. « Ils ont dit que la LRA se livrait à des massacres et à des pillages, mais que la MONUC [la Mission des Nations Unies en RDC] n’était pas encore intervenue », a déclaré M. Bamba du HCR.

« Ils ont attaqué les MILOBS [les observateurs militaires de la MONUC], ont incendié des véhicules et vandalisé un bureau d’OCHA », a indiqué à IRIN Jean-Charles Dupin, directeur du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en RDC.

Le mandat de la MONUC restreint le déploiement de ses forces aux zones touchées et se limite à l’apport d’un soutien à l’armée nationale, selon Madnodge Mounoubay, porte-parole de la Mission.

Il est probable que les gouvernements congolais, ougandais et sud-soudanais uniront leur force dans le cadre d’une opération commune visant à déloger les éléments de la LRA qui se cachent à la Garamba. Les organisations humanitaires craignent toutefois que cette opération ne « cause des problèmes humanitaires », selon M. Bamba.


Photo: Tiggy Ridley/IRIN
Des milliers d'enfants servent dans les rangs des groupes armés en RDC
Violations des droits humains

En attendant, au Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, les droits humains continuent d’être bafoués malgré l’accord de cessez-le-feu du 23 janvier entre le gouvernement et plusieurs milices, selon Amnesty International (AI).

« Des milliers de femmes et de filles ont été violées, des centaines d’enfants ont été enrôlés dans les factions armées, souvent après avoir été enlevés, et un grand nombre de civils ont été victimes de meurtre », selon un rapport d’AI, intitulé North Kivu: No end to the war against women and children (Nord-Kivu : Une guerre sans fin contre les femmes et les enfants).

L’accord prévoyait la démobilisation des forces belligérantes et devait mettre fin aux violations du droit humanitaire international, mais il a été violé à des centaines de reprises, peut-on lire dans ce rapport, daté du 29 septembre.

« Les forces de sécurité du gouvernement ont également détenu illégalement et, dans certains cas, torturé et maltraité les enfants capturés, et continuent de violer et d’agresser sexuellement les femmes et les filles ».

Selon AI, entre 3 000 et 6 000 enfants auraient rejoint les rangs des factions armées, et, dans une moindre mesure, des FARDC, l’armée nationale.

Le conflit au Kivu est attribué à la présence de groupes armés, congolais et étrangers ; aux tensions entre les communautés ; au contrôle des ressources agricoles et minérales ainsi qu’à une culture de l’impunité, dont jouissent les auteurs de violations des droits humains, selon AI.

Aussi bien le gouvernement que les rebelles nient les allégations de maltraitances sur mineurs.

« J’arrive de Goma, au Nord-Kivu, où je viens d’instituer quatre tribunaux militaires chargés de prendre des mesures sévères à l’encontre des soldats accusés de viols [...] Nous devons traiter la cause profonde de ce problème au lieu de mettre le gouvernement dans le même panier que les bandits et les rebelles », a dit Chikez Diemu, ministre de la Défense.

Le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), mené par le général dissident Laurent Nkunda, a également réfuté ce rapport. « Il n’y a plus d’enfants soldats dans nos rangs ; ils ont été envoyés chez Caritas il y a un an [...] ils [AI] disent que nous avons fait des descentes dans les écoles, mais si vous vérifiez dans chaque école, vous allez voir que c’est faux », a affirmé Bertrand Bisimwa, un responsable du CNDP.

« Nos soldats savent faire leur travail, nous n’avons pas besoin d’enfants », a-t-il ajouté. « Quand vous voulez accuser le gouvernement de quelque chose, le CNDP est également blâmé ».

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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