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Le gouvernement sous pression pour agir contre le trafic humain

Un procès aux Etats-Unis, intenté contre une société jordanienne soupçonnée d’être impliquée dans le trafic des personnes, a forcé le gouvernement jordanien à prendre des mesures contre cette pratique.

Le ministère de l’Intérieur a formé différents comités chargés d’élaborer un projet de loi contre la traite et d’enquêter sur la situation des travailleurs étrangers dans les zones industrielles et d’autres secteurs, a déclaré Ziad Zubi, porte-parole du ministère de l’Intérieur, le 10 septembre.

« Le gouvernement est déterminé à faire taire toutes les rumeurs selon lesquelles le pays serait le refuge des trafiquants de personnes, en introduisant une législation stricte contre cette pratique », a annoncé M. Zubi à IRIN.

Selon lui, plusieurs comités ont été formés aux ministères de la Justice, du Travail, de la Santé, de l’Industrie et du Commerce, et du Développement social pour enquêter sur les conditions de travail des ressortissants étrangers, après plusieurs plaintes concernant le mauvais traitement des employés dans les zones industrielles.

« La nouvelle loi reposera sur les droits humains internationaux et les accords interétatiques qui interdisent la traite des personnes », a déclaré M. Zubi.

Mesures judiciaires

Certaines sociétés jordaniennes sont accusées d’utiliser ce pays comme un point de transit pour envoyer de force des travailleurs asiatiques en Irak, depuis le début de la guerre, en 2003.

Certains travailleurs auraient été attirés jusqu’en Jordanie par des contrats de travail dans les zones industrielles et dans les secteurs de la construction, avant d’être envoyés en Irak, pour la plupart contre leur gré.

Le problème a été mis en exergue le mois dernier, lorsqu’un procès a été intenté aux Etats-Unis par Buddi Prasad Gurung, un Népalais, et les familles de 12 de ses collègues, morts en Irak.

Les hommes avaient été embauchés pour travailler « dans les cuisines d’hôtels et de restaurants à Amman, en Jordanie, avant de se voir confisquer leurs passeports et [d’être] envoyés à Bagdad, pour y travailler », selon un communiqué diffusé par les avocats des plaignants.

« Pendant 15 mois, Gurung, le 13e homme, a été retenu en Irak contre sa volonté », avant que KBR, une société américaine, et son sous-traitant jordanien Daoud and Partners lui permettent de retourner au Népal, selon le communiqué.

Narmiman Rousan, membre du Parlement jordanien, a appelé à l’ouverture d’une enquête officielle. « Nous voulons faire éclater la vérité qui se cache derrière ces allégations », a-t-elle déclaré à IRIN.

D’après M. Zubi, un comité spécial, composé de représentants du ministère du Travail et des services de sécurité, a été formé le 9 août pour enquêter sur les allégations de trafic humain formulées à l’encontre de toute entité ou tout ressortissant jordanien.

Accusations de maltraitances

Dans le royaume, les travailleurs étrangers se plaignent de conditions de travail dignes de l’esclavage, de nombreuses aides domestiques vivant notamment « emprisonnées » au domicile de leurs employeurs jusqu’à deux ans.

Ils se plaignent également d’être soumis par leurs employeurs à des maltraitances physiques, psychologiques et sexuelles.

L’année dernière, le gouvernement philippin a cessé d’envoyer ses travailleurs domestiques en Jordanie, pour souligner les maltraitances auxquelles ceux-ci sont soumis par leurs employeurs jordaniens.

Selon les registres du ministère du Travail, environ 70 000 aides domestiques travaillent dans le royaume : 20 000 Indonésiens et 35 000 Sri-lankais, en plus des Philippins et autres ressortissants.

mbh/ar/mw/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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