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Les permis d’émission de carbone peuvent-ils stimuler la croissance ?

Les centaines de personnes venues assister au premier forum panafricain sur le carbone ont convenu que les entrepreneurs d’Afrique avaient besoin de fonds pour se faire une place sur le marché international, en plein essor, des échanges de permis d’émission.

Ce forum sur le carbone a permis de mettre en liaison les investisseurs qui cherchaient à pouvoir émettre davantage de gaz à effet de serre que ne le leur autorisait le protocole de Kyoto avec des projets rentables permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les pays émergents ou en voie de développement.

Chaque investissement se traduit par une « unité de réduction certifiée des émissions » (CER). En d’autres termes, l’investisseur achète le droit de polluer en aidant quelqu’un d’autre à ne pas polluer.

Parmi les projets qui s’inscrivent dans le cadre de ce système, connu sous le nom de Mécanisme de développement propre (CDM), certains concernent la plantation d’arbres, d’autres les énergies renouvelables (solaire ou éolienne), et permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Les projets menés en Afrique représentent actuellement environ quatre pour cent d’une industrie naissante qui rapporte déjà plus de 57 milliards de dollars par an. Pour les entrepreneurs d’Afrique, le continent ne peut pas se permettre de rester à la traîne.

« Le manque d’appropriation [de ce marché] par les investisseurs africains est un des principaux obstacles au développement futur de ce continent […] Ce marché est destiné à se développer, et l’Afrique, en particulier son secteur privé, doit s’y imposer davantage », a affirmé Thierno Bocar Tall, directeur d’un projet régional d’énergie renouvelable et de biocarburant.

Les avantages

L’Afrique subsaharienne produit moins d’énergie que l’Espagne ; environ 500 millions de personnes se trouvent donc privées d’électricité, selon Dana Rysankova, spécialiste de l’énergie au service Afrique de la Banque mondiale.

En renforçant sa participation aux projets de réduction des émissions de carbone, le secteur privé africain peut stimuler la croissance économique et la production énergétique sur le continent, tout en réduisant les émissions de carbone, selon Mme Ryasnkova.

Mais avant de pouvoir couvrir leurs propres besoins en énergie, les gouvernements africains devront d’abord consacrer six pour cent de leurs budgets annuels à leurs secteurs énergétiques, a-t-elle indiqué.

Pour Mario Lundovic, conseiller de la Banque africaine de développement, la plupart des banques africaines sont trop petites pour intéresser les grands projets de réduction des émissions de carbone.

Quant aux partenariats d’investissements publics-privés, ils sont compliqués à former quelle que soit la région, mais surtout en Afrique, selon Moctar Diaw, directeur des énergies durables de l’industrie sénégalaise du ciment.

M. Diaw a dit vouloir réduire la quantité d’énergie consommée par son industrie, mais il a des difficultés à obtenir les investissements nécessaires.

Des investissements croissants

Environ 3 200 projets énergétiques à faibles émissions ont été identifiés dans toute l’Afrique subsaharienne, qui demandent 175 milliards de dollars d’investissement.

Si ces projets sont financés, selon les responsables de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, ils pourront réduire les émissions mondiales de carbone de plus de 700 millions de tonnes par an, tout en quadruplant le niveau de production énergétique actuel de l’Afrique subsaharienne.

La Banque mondiale a récemment signé le premier CDM du Sénégal avec l’Agence sénégalaise d’électrification rurale, un projet dans le cadre duquel l’organisme public fournira 1,5 million d’ampoules écoénergétiques aux familles des régions rurales du pays.

Les investisseurs et les entrepreneurs ont identifié 24 autres projets dans l’ensemble du pays, notamment un parc éolien situé à Saint-Louis, à 185 kilomètres de Dakar, qui vise à réduire la dépendance du pays à l’essence et au diesel en produisant 30 000 MW d’électricité par an.

Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a investi 30 millions de dollars dans le renforcement de l’expertise locale en échange de permis d’émission, en Afrique.

« L’Afrique a un énorme potentiel, qui lui permet à juste titre de solliciter davantage d’investissements », a affirmé Bakary Kanté du PNUE. Mais jusqu’ici, le continent manque de fonds.

sab/aj/pt/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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