Vingt-six détenus sont morts de faim dans une prison de la République démocratique du Congo (RDC) depuis le début de l'année 2008, d’après la Mission des Nations Unies dans le pays (MONUC).
« Quatre prisonniers sont décédés de grave malnutrition le dimanche 13 juillet [dans la prison centrale de Mbuji Mayi, dans la province du Kasaï Oriental] », a déclaré Sylvie van Wildenberg, porte-parole de la MONUC.
Selon Mme Van Wildenberg, les prisonniers ont été négligés et n’ont pas reçu la nourriture que la MONUC avait fournie à la prison.
« Notre principale inquiétude, c’est qu'un grand nombre des personnes décédées étaient en détention provisoire, et bénéficiaient donc d’une présomption d’innocence dans l’attente de leur procès, en raison de la lenteur des procédures juridiques », a indiqué Assiongbon Tettekpoe, en charge des droits de l’homme à la MONUC.
« Nous avons tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises, mais rien n’a été fait ; les détenus sont des squelettes vivants ; affamés, ils n'ont plus que la peau et les os », a déploré Floribet Chebeya, de l’ONG Voice of the Voiceless, à IRIN.
La prison est par ailleurs surpeuplée ; initialement prévue pour 200 détenus dans les années 1960, elle compte aujourd’hui au moins 425 prisonniers.
Ngoy Kasandj, gouverneur de la province du Kasaï Oriental, a indiqué qu’il était nécessaire d’agrandir la prison. « Nous devons désengorger la prison ; le système actuel ne permet pas d’accueillir davantage de prisonniers », a-t-il dit.
Selon M. Kasandj, la surpopulation des prisons est attribuable à l’accroissement de la population de la ville, qui est passée de 500 000 personnes en 1960 à quatre millions aujourd’hui.
« La prison dispose de suffisamment de semoule de maïs, de poisson et de savon, et possède une structure médico-sanitaire pour les prisonniers », a déclaré M. Kasandj à IRIN.
Celui-ci a toutefois ajouté que le gouvernement n’était pas suffisamment intervenu. « La maintenance des prisons devrait normalement être du ressort du gouvernement central, mais nous ne sommes malheureusement pas soutenus par le ministère de la Justice. »
Aux yeux des défenseurs des droits de l’homme et des personnels de la MONUC, la situation à Mbuji-Mayi n’est pas différente de celle d’autres structures pénitentiaires du pays.
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