En dépit du blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, des responsables israéliens ont affirmé qu’ils autorisaient toujours l’approvisionnement en préservatifs au sein de l’enclave dans le cadre des efforts déployés par les agences des Nations Unies et d’organisations palestiniennes pour le planning familial et les programmes de prévention du VIH/SIDA.
Alors que certains s’inquiétaient au départ que la prise de contrôle de la bande de Gaza par le Hamas, il y a environ un an, puisse affecter ces programmes, ces craintes se sont révélées infondées, selon des organisations travaillant sur place.
« Les préservatifs sont disponibles à travers les programmes de contrôle des naissances, gérés par les agences internationales et locales », a dit un travailleur humanitaire d’une organisation internationale dans l’enclave.
Bien que les programmes gouvernementaux ne proposent généralement que des contraceptifs pour les couples mariés ou pour d’autres personnes dans des circonstances particulières, comme les personnes souffrant d’infections sexuellement transmissibles, les préservatifs sont disponibles dans les magasins et les lieux publics, même s’ils le sont moins facilement qu’il y a un an.
Ce qui est important, selon les experts, est de maintenir les programmes d’éducation, en particulier ceux consacrés aux questions du VIH, de sorte que ceux qui ont besoin de préservatifs sachent qu’ils doivent les utiliser.
Le taux d’infection au VIH dans les territoires palestiniens occupés est actuellement peu élevé : seuls 36 Palestiniens sont recensés comme vivant avec le VIH, selon le ministère palestinien de la Santé.
Au total, 61 cas de VIH/SIDA ont été enregistrés en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est depuis 1987, avec cinq fois plus d’hommes infectés que de femmes –le contrôle très strict des frontières palestiniennes par Israël ayant pour effet de minimiser les taux d’infection, selon des experts.
En février de cette année, l’Autorité palestinienne a annoncé que les antirétroviraux (ARV) feraient partie de la liste nationale des médicaments disponibles gratuitement. Son Comité national de prévention du VIH/SIDA et de la tuberculose travaille également avec un comité national d’éducation, divers ministères, des organisations non gouvernementales et des agences onusiennes, pour développer des plans d’éducation.
Education
« Nous organisons chaque mois des réunions sur le VIH et planifions des campagnes d’éducation », a dit à IRIN/PlusNews Asad Ramlawe, du département VIH/SIDA et tuberculose du ministère de la Santé, ajoutant que le ministère de la Religion faisait également partie du Comité.
« Nous essayons d’éduquer les parents, et de travailler avec les leaders religieux », a dit Ziad Yaish, chargé du plaidoyer au Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) à Jérusalem, qui se sert de spots télévisés et radios pour atteindre son public, en particulier les jeunes vulnérables.
Dans une société conservatrice, travailler main dans la main avec les leaders religieux permettrait d’obtenir de meilleurs résultats et aiderait à calmer les inquiétudes que ces responsables pourraient avoir sur des programmes tels que le planning familial, ont estimé des experts.
Un responsable impliqué dans les efforts d’éducation en Cisjordanie a noté que les apparences pourraient être trompeuses: alors que certaines villes peuvent sembler plus libérales, si l’on se fonde sur le code vestimentaire et des comportements sociaux plus ouverts, cela ne signifie pas toujours qu’il y ait une ouverture d’esprit sur la question de l’éducation sexuelle.
« J’ai trouvé plus facile de travailler à Jénine, une ville conservatrice, qu’à Ramallah [perçue comme étant plus libérale] », a dit ce responsable, ajoutant que vivre dans les zones plus isolées avait pour conséquence que les populations étaient moins bien informées, mais plus curieuses et avides d’avoir des informations.
Des organisations comme l’Association palestinienne de planning familial et de protection (PFPPA) forment des pairs éducateurs –des étudiants plus âgés des lycées et universités, à qui des professionnels enseignent comment parler avec leurs camarades pour les informer des risques liés au passage à l’âge adulte.
« Nous nous focalisons sur les 16-18 ans et les étudiants en université, particulièrement ceux qui vont partir étudier à l’étranger », a expliqué Amina Stavridis, directrice de la PFPPA.
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