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Une récolte de maïs plus abondante, mais pas suffisante

La récolte de maïs prévue au Swaziland cette année sera deux fois plus abondante qu’en 2007, la sécheresse ayant, cette année-là, ravagé les cultures. Pourtant, ce ne sera toujours pas suffisant, puisque selon les estimations des Nations Unies, plus de 20 pour cent du million d’habitants que compte le pays risquent de ne pas avoir de quoi manger.

La production de maïs, l’aliment de base du pays, devrait s’élever à 64 000 tonnes, cette saison, ce qui signifie que les « besoins totaux en importations de céréales pour l’année commerciale 2008-09 (avril/mars) seront de [...] quelque 136 000 tonnes », selon une évaluation réalisée conjointement par l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies.

« L’année dernière [2007] a été vraiment désastreuse, et cette année semble plus normale », a estimé John Weatherson, responsable des urgences à la FAO au Swaziland. La mission d’évaluation des cultures et de l’approvisionnement en vivres au Swaziland (CFSAM), dont le rapport a été publié le 4 juillet, a noté que si le pays pouvait acheter et importer 129 000 tonnes, le PAM pourrait couvrir le déficit céréalier de 7 500 tonnes « grâce aux réserves stockées dans le pays et à des quantités en cours d’acheminement ».

L’accessibilité des prix posera cependant un défi majeur : « On estime qu’environ 210 000 personnes [se trouveront dans une situation] d’insécurité alimentaire au cours de l’année commerciale 2008-09 », peut-on lire dans le rapport. Toujours selon le rapport, « les prix des denrées alimentaires, qui montent en flèche, érodent gravement l’accès des groupes de population pauvres et vulnérables à la nourriture ».

On ne peut pas prendre ce qu’on n’a pas mis

L’Afrique australe souffre d’insécurité alimentaire chronique depuis sept ans. Pourtant, M. Weatherson a indiqué que le Swaziland pourrait aisément couvrir ses propres besoins alimentaires si davantage de ses terres agraires étaient exploitées. « Il est facile d’être autonome : seules 50 à 60 pour cent des terres cultivables ont été semées de maïs cette saison », a-t-il indiqué à IRIN.

Mais un certain nombre de facteurs empêchent les agriculteurs de maximiser leur rendement : « la sécheresse persistante décourage les populations de planter », a commenté M. Weatherson, et compte tenu des coûts « astronomiques » de la machinerie et du carburant pour labourer la terre, ainsi que des intrants comme l’engrais, les agriculteurs ne peuvent pas semer assez au cours de la saison.

Selon M. Weatherson, le prix élevé des intrants ne semble pas près de diminuer : le coût des engrais a grimpé d’environ 150 pour cent en neuf mois environ, et sera encore plus élevé lorsque la principale période des semailles arrivera, en octobre/novembre.

Les cultures de maïs du Swaziland ayant été ravagées par une période de sécheresse prolongée et des températures élevées, l’année 2007 avait été marquée par la récolte annuelle la moins abondante jamais enregistrée.

Environ 40 pour cent de la population sont exposés à de graves pénuries d’eau et de vivres, et les Nations Unies ont sollicité la communauté des bailleurs de fonds internationaux à hauteur de quelque 19 millions de dollars pour éviter que le royaume swazi, frappé par la sécheresse, ne sombre dans une crise humanitaire généralisée.

Le peu de précipitations enregistré au début de l’année 2008 avait fait craindre une production extrêmement faible, comme cela avait été le cas en 2006-07 (époque à laquelle les autorités avaient qualifié la situation de catastrophe nationale), ce qui avait incité le gouvernement swazi à demander la réalisation de l’évaluation.

tdm/he/nh/vj


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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