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Les forces mixtes, un espoir de retour pour les déplacés

Le déploiement prévu d’un nouveau bataillon des Unités intégrées mixtes (JIU) à Abyei, une région riche en pétrole du Soudan, et le retrait des contingents distincts de soldats du nord et du sud ouvriront la voie au rapatriement de dizaines de milliers de personnes déplacées par de récents affrontements, selon un haut responsable.

Créées aux termes de l’Accord de paix global (CPA) de 2005 qui avait mis fin à plus de deux décennies de guerre civile au Soudan, les JIU sont composées d’un nombre égal de soldats des Forces armées soudanaises (FAS) et de l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS), anciens rebelles du sud.

Les JIU sont sous le contrôle du Conseil mixte de défense, un organe rattaché à la présidence.

« Le Conseil mixte de défense s’est réuni et a élaboré un plan clair pour le déploiement des JIU », a déclaré Luka Biong, ministre des Affaires présidentielles au Sud-Soudan. « Abyei sera la seule région [entièrement] sous le contrôle des JIU. Dans d’autres régions, les JIU sont accompagnées des FAS ou de l’APLS ».

Il a ajouté que la date prévue pour le déploiement total des JIU avait été fixée au 18 juin.

Chang Changson, le ministre de l’Information, a également annoncé la présence d’une force de police mixte, formée par les gouvernements du Sud et du Nord.

« Une fois que ces mesures auront été prises, les [personnes déplacées] retourneront à Abyei », a-t-il déclaré, le 13 juin. 

Réfugiés vers le sud

Au moins 50 000 personnes ont fui à la suite des affrontements qui ont éclaté entre l’APLS et les FAS à Abyei, en mai. Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), ces affrontements ont incité les habitants d’Abyei, issus pour bon nombre des communautés Dinka Malual et Dinka Ngok, à fuir vers le sud.

La plupart se sont retrouvés dans le comté de Twic, dans l’Etat de Warrab et à Agok, mais d’autres ont également mis le cap sur Aweil Est, dans l’Etat du Bahr el Ghazal Nord, et sur Bentiu, dans l’Etat d’Unity.

Les affrontements ont presque détruit l’ensemble de la ville. L’évêque Antonio Menegazzo d’El Obeid avait en effet déclaré à la presse, à l’époque, qu’environ 90 pour cent des cases d’Abyei avaient été démolies.

Le 8 juin, les deux parties avaient accepté de résoudre le conflit. Elles avaient consenti à déployer les JIU dans les 10 jours suivants, à redéployer les soldats des FAS et de l’APLS au-delà de la région administrative d’Abyei, à autoriser la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS) à circuler librement dans la région, et à nommer de nouveaux administrateurs à Abyei.


Photo: UN OCHA
Un marché détruit par les flammes à Abyei
« Les dispositions de sécurité susdites devraient être prises avant la fin du mois de juin », selon un rapport d’OCHA, daté du 13 juin. « Une fois qu’elles seront prises, les civils déplacés devraient rentrer dans leur région d’origine ».

Toujours selon OCHA, les Nations Unies prévoient d’aider les déplacés à rentrer chez eux. Elles aideront également les personnes susceptibles de rester dans les régions d’Abyei Sud et du comté de Twic.

Pour déployer l’intervention humanitaire, la somme de 7,7 millions de dollars a été sollicitée auprès du Fonds central d’intervention d’urgence (CERF). En attendant, diverses agences et organisations non-gouvernementales (ONG) apportent leur aide, sous différentes formes, aux populations touchées par le conflit.

Selon Chris Johnson, directrice des bureaux d’OCHA à Abyei, une fois que le déploiement aura été lancé, une équipe de déminage interviendra pour éliminer les engins non-explosés, le cas échéant.

« Une fois qu’elle [la région] aura été débarrassée [de toute mine], les agences des Nations Unies y retourneront pour lancer des projets d’eau et assainissement, de reconstruction, etc. », a-t-elle indiqué à IRIN, depuis Khartoum.

« Le Cachemire soudanais »

Surnommée le « Cachemire soudanais » par les analystes, Abyei est devenue l’un des obstacles à la mise en œuvre du CPA.

Le CPA comprenait un protocole distinct sur Abyei, qui conférait à la région un statut administratif spécial. Mais un grand nombre des dispositions du protocole n’ont pas fait l’objet d’un suivi adéquat, et aucun accord n’a été conclu au sujet des frontières de la région.

À en croire les dirigeants du Sud-Soudan, Khartoum est motivé par les revenus pétroliers d’Abyei, estimés à 529 millions de dollars, en 2007. Khartoum rejette pourtant cette accusation. Le gouvernement de Khartoum s’est également opposé à la nomination unilatérale, par le SPLM, en décembre dernier, d’Edward Lino aux fonctions d’administrateur d’Abyei.

La nomination de M. Lino a provoqué des heurts lorsque des membres de la tribu nordiste des Misseriya, hostiles au nouvel administrateur, ont formé un mouvement baptisé Front de libération d’Abyei.

D’autres échauffourées ont eu lieu depuis lors, qui ont fait 75 morts entre décembre et janvier. En mars, la reprise des affrontements entre l’APLS et les combattants misseriya a déplacé des centaines de civils et attisé les tensions.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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