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Un permis de conduire anti-sida pour les chauffeurs routiers

Une nouvelle campagne de prévention du VIH ciblant les chauffeurs de véhicules commerciaux et leurs passagers a été lancée au Burundi et a provoqué des réactions, certains la considérant comme nécessaire dans la lutte contre le sida, d’autres la trouvant brutale et contraire à la culture du pays.

Lors d’une campagne de deux jours organisée la semaine dernière à Bujumbura, la capitale burundaise, Menya Media, une organisation de marketing social à but non lucratif, a distribué des cartes jaunes intitulées « permis de confiance » aux chauffeurs aux arrêts de bus, dans les stations-service et dans les bars.

Les chauffeurs professionnels sont considérés comme étant plus exposés au risque d’infection au VIH que la population générale.

Yvette Ihorimbere, de Menya Media, qui a organisé la campagne, a expliqué que les cartes de « permis de confiance » avaient aussi été imaginées pour atteindre les personnes avec qui les chauffeurs sont régulièrement en contact, à savoir les passagers, les employés de stations-service et les travailleurs du sexe.

Les cartes ressemblent aux permis de conduire classiques au Burundi, mais au lieu d’y voir inscrites les instructions destinées aux conducteurs, elles comportent des messages sur les modes de transmission du VIH et sur l’utilisation des préservatifs pour se prémunir de l’infection. L’espace où se trouve généralement la photo du conducteur contient un préservatif.

« Donner un message au chauffeur, utiliser un outil de communication auquel il est habitué, attire son attention et suscite son intérêt », a dit Mme Ihorimbere.

Les cartes sont rédigées en kirundi, la langue nationale, et en kiswahili, une langue également largement utilisée par les chauffeurs et les conducteurs au Burundi.

« C’est une très bonne initiative pour éduquer les populations », a estimé Innocent Ngenzi, un chauffeur de taxi de Bujumbura, ajoutant qu’après avoir lu son permis de confiance, il l’avait offert à un de ses passagers qui le lui avait demandé.

Un autre conducteur qui a requis l’anonymat a dit au contraire être choqué par ce qu’il a appelé le « langage cru » utilisé sur la carte. Traditionnellement, parler de sexualité en public est tabou au Burundi.

Bien que Menya Media distribue les cartes gratuitement, elles ont très vite commencé à être vendues pour 200 francs burundais (0,17 dollar) dans les rues de Bujumbura. Mme Ihorimbere a dit ne pas soutenir la vente de ces cartes, mais a estimé que cela démontrait que les populations reconnaissaient leur valeur.

Le concept de la campagne « permis de confiance » a été inspiré par le succès de « permis de séduire », une campagne de prévention du VIH/SIDA développée en Belgique en 2002.

jb/kr/ks/he/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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