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Un nouvel accord de paix pour tenter de corriger les échecs passés

Après plusieurs heures de discussion sur le texte du sixième accord de paix proposé en deux ans, le président tchadien Idriss Déby et son homologue soudanais Omar el-Béchir ont signé un nouvel accord de paix le 13 mars au soir, à Dakar, capitale sénégalaise, par lequel ils s’engagent à nouveau à ne pas soutenir les groupes rebelles qui leur sont hostiles.

L’objectif avoué de cet accord est « de mettre fin une fois pour toutes aux hostilités entre les deux pays et de rétablir la paix dans la sous-région ».

L’accord, rendu possible par la médiation du président sénégalais Maître Abdoulaye Wade, a été signé au cours du sommet de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) en présence de Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, et de nombreux autres chefs d’Etat africains et diplomates occidentaux et arabes.

Les précédents accords invitaient déjà les deux parties à ne plus abriter de groupes rebelles sur leurs territoires. Au Tchad, les groupes rebelles hostiles au président Déby ont mené un nombre incalculable d’offensives, dont celle de février dernier, qui a conduit les troupes rebelles jusqu'à N’Djamena, la capitale. Au Soudan, les forces rebelles combattent les forces gouvernementales et leurs milices alliées dans le Darfour, région limitrophe du Tchad.

La nouveauté dans ce dernier accord réside en ce que le Tchad et le Soudan acceptent le principe d’un « groupe de contact », dirigé par la Libye et la République du Congo. Ce groupe se réunira une fois par mois et sera chargé du suivi de l’application de l’accord.

Pour Roland Marchal, spécialiste du Tchad à l’université de Sciences politiques de Paris, la communauté internationale doit se montrer plus ferme pour que la situation change dans la région. Il a par ailleurs indiqué que la paix dans la région passerait par la résolution des conflits internes de chaque pays.

« [Au Tchad], s’il n’y a pas une initiative politique pour amener [toutes les parties] autour de la table des négociations, il y a très peu de chances que l’opposition avalise simplement un accord conclu par d’autres acteurs [extérieurs] », a souligné M. Marchal.

Selon certaines sources, les rebelles tchadiens ont déjà fait savoir qu’ils rejetaient le nouvel accord et ont promis de poursuivre leur combat pour renverser le président Déby si celui-ci n’accepte pas de dialoguer avec la rébellion.

Le Sultan des Fours, le groupe ethnique majoritaire dans la région du Darfour, s’est toutefois dit optimiste à propos du nouvel accord.

« J’espère que le Soudan et le Tchad cesseront de soutenir les groupes rebelles qu’ils abritent sur leur territoire et que cela va réduire les tensions », a déclaré le sultan Salah Eldine Mahamat Fadoul au cours d’un entretien exclusif accordé à IRIN à Dakar, en marge du sommet de l’OCI.

« Je pense que le Tchad et le Soudan ont réellement besoin de calmer la situation. La guerre [par procuration] qu’ils se livrent a beaucoup coûté aux deux pays », a-t-il ajouté.

Le conseiller religieux du sultan a quant à lui fait part de ses préoccupations en indiquant que la rencontre entre MM. Déby et el-Béchir n’aurait aucun impact sur les populations de la région. « Ils n’abordent pas du tout la question dans un contexte plus général », a indiqué à IRIN Allami Mahmoud Ousmane, conseiller religieux et iman adjoint. « Il ne s’agit pas [pour eux] de mettre fin à la souffrance des populations dans les deux pays ».

Selon les estimations, le conflit au Darfour et dans l’est du Tchad a, de manière directe ou indirecte, fait pas moins de 400 000 morts et quelque 2,7 millions de déplacés.

np/dh/ads/nh


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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