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Redynamiser la pêche pour doper l’économie et la santé

Au Liberia, neuf comtés sur 15 longent la côte atlantique sur 570 kilomètres et la pêche artisanale est une source importante de revenus et de nutrition pour les communautés côtières, pourtant ce secteur a été négligé par le gouvernement et les bailleurs de fonds pendant et depuis la guerre civile, qui a ruiné le pays.

« Le soutien des bailleurs au secteur halieutique libérien est minime », a expliqué à IRIN Winfred Hammond, directeur des bureaux libériens de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

« Dès lors, le secteur est en grande partie marginalisé de la plupart des débats sur le développement et la sécurité alimentaire, et il est absent des processus de planification nationale », a-t-il ajouté.

Chris Toe, ministre libérien de l’Agriculture, a dit à IRIN que la pêche représentait actuellement environ 3,2 pour cent du Produit intérieur brut, et permettait de faire travailler quelque 31 000 personnes. Quatre-vingt pour cent des 3,2 millions d’habitants que compte le pays dépendent aussi directement du poisson comme source de protéines, selon M. Toe.

Le ministère a fait savoir qu’il avait élaboré un plan d’action. « Ce plan est crucial pour nos programmes de redressement économique ; il vise à autonomiser nos populations dans un domaine où elles peuvent aisément générer des revenus […] il est certain que la pêche est [une source importante de] revenus et de création d’emploi », a ajouté M. Toe.

Les pêcheurs ont indiqué qu’ils apprécieraient cette aide. « Le principal problème auquel nous sommes confrontés, c’est que nous n’avons pas les moyens d’obtenir des pirogues et que les poissons que nous pêchons sont traités de façon artisanale : ils sont fumés à la braise », a expliqué Forkay Nyankon, un pêcheur libérien de Buchanan, une ville côtière du sud du Liberia, située dans le comté de Grand Bassa.


Photo: Ansu Konneh/IRIN
Fumer les poissons pour mieux les conserver
Selon une enquête sur les moyens de subsistance des communautés de pêcheurs libériennes, menée par le ministère de l’Agriculture en janvier et février, le manque d’accès des pêcheurs aux capitaux est le principal obstacle au développement du secteur.

Selon les statistiques du Bureau national libérien des pêches, le pays compte au total 13 000 pêcheurs et 18 000 fumeurs de poisson, qui vivent avec leurs familles dans 139 communautés côtières, où ils exploitent 3 500 pirogues. Seules huit pour cent des ces embarcations sont motorisées.

Pêche illégale

Autre problème déterminé par les pêcheurs : la pêche illégale pratiquée par des chalutiers étrangers au large de la côte libérienne, un phénomène caractéristique de la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest.

A en croire la Fondation britannique pour la justice environnementale (EJF), qui surveille la pêche pirate en Afrique de l’Ouest, cette pratique fait perdre chaque année 10 millions de dollars au Liberia.

Selon Alhaji Jallow, haut responsable des pêches à la FAO, le système libérien de suivi, de contrôle et de surveillance est insuffisant.

« Entre 20 et 30 navires déclarés ont l’autorisation de naviguer sur les eaux libériennes, mais en raison du peu de moyens dont dispose le gouvernement pour patrouiller le long de son littoral, des petits pêcheurs nous ont informés que des dizaines de navires étrangers y naviguaient illégalement […] essentiellement de nuit », a indiqué M. Jallow à IRIN.

« Sans programme complet de surveillance du braconnage, les ressources marines essentielles du Liberia seront épuisées », a-t-il poursuivi.

Le ministère de l’Agriculture a expliqué que le gouvernement avait engagé les services d’une société de sécurité maritime privée, chargée de patrouiller le long de la côte pour détecter la présence de navires de pêche pirates, pour une période d’essai de soixante jours.

« Depuis février, nous avons intercepté deux navires étrangers, contenant plusieurs tonnes de poisson, qui pêchaient illégalement dans nos eaux », a-t-il noté.

ak/nr/dh/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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