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Arrestations massives, les défenseurs des droits humains inquiets

Quelque 184 personnes sont incarcérées au Burkina Faso depuis 15 jours ; parmi elles, Thibault Nana, chef d’un petit parti d’opposition, accusé d’avoir orchestré une manifestation à Ouagadougou, la capitale, à la fin du mois de février.

« Il y a des témoignages selon lesquels certains [détenus] auraient été torturés, et certains auraient été envoyés en prison sans avoir été entendus par un juge d’instruction », selon Philippe Ouédraogo, leader de la coalition « G14 », qui rassemble des groupes politiques d’opposition.

Philippe Sawadogo, porte-parole du gouvernement et ministre des Transports, a déclaré à la presse le 4 mars que M. Nana, leader de l’opposition, était accusé d’entretenir des « sentiments séditieux ».

M. Nana avait appelé à un jour de grèves et d’actions civiles à Ouagadougou, une journée « ville morte » qui a eu lieu le 28 février, pour protester contre la hausse du prix des produits de base.

Des manifestations semblables avaient eu lieu précédemment à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays, ainsi qu’à Banforo et à Ouahigouya. Certaines d’entre elles avaient donné lieu à des flambées de violence.

Les craintes

Le 3 mars, le journal public Sidwaya a rapporté que 29 personnes avaient déjà été condamnées à des peines allant de trois à 36 mois de prison à Bobo-Dioulasso, moins de deux semaines après les grèves.

Leurs procès avaient suscité des préoccupations dans les rangs des activistes des droits humains et des politiciens de l’opposition. « Ce n’est pas normal », a estimé M. Ouédraogo, de la coalition « G14 ». « Les droits constitutionnels de tous doivent être respectés, surtout par l’Etat ».

M. Ouédraogo a également accusé les forces de police d’avoir « exagéré » le nombre des manifestants et d’avoir arrêté de nombreuses personnes, au hasard, dans la rue.

Jean-Chrizogone Zougmonré, président du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), principale association de défense des droits humains du pays, a confirmé que certaines personnes arrêtées avaient été soumises à de « graves violences » par les services de sécurité.

M. Zougmonré a en outre ajouté que son organisation avait appelé les autorités à prévenir toute nouvelle maltraitance.

Démenti

Depuis le début des manifestations au Burkina Faso, les autorités réfutent l’allégation selon laquelle la hausse de 10 à 65 pour cent du prix des produits de base, observée ces derniers mois, serait le résultat des nouveaux impôts.

Le gouvernement oblige désormais les importateurs à payer leurs impôts, a réitéré Jean-Baptiste Compaoré, ministre de l’Economie et des Finances, le 4 mars.

« Jusqu’ici, [l’argent] passait directement dans la poche des particuliers […] aujourd’hui, il est temps que le gouvernement prenne ce qui lui est dû », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

bo/nr/dh/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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