Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) viennent d’ordonner l’évacuation partielle d’une île contestée du lac Albert, où les agents sanitaires ont du mal à juguler une épidémie de choléra en partie à cause des problèmes d’insécurité liés à la découverte de gisements de pétrole.
« Nous venons d’ordonner au chef de section et à la police présents sur le terrain d’évacuer les enfants et les personnes âgées » vivant sur l’île de Rukwanzi, qui se trouve à une frontière maritime mal définie entre la RDC et l’Ouganda, a affirmé Dieudonné Rwabona, commissaire de district par intérim de la région de l’Ituri, dans le nord-ouest de la RDC.
Depuis le 5 octobre, les forces de police présentes sur l’île ont rapporté 57 cas de choléra dont trois mortels.
« La situation s’est aggravée. Rien qu’au cours des deux derniers jours, nous avons enregistré six cas de choléra. Etant donné que nous ne disposons ici d’aucune structure sanitaire, nous avons soigné les malades avec des médicaments de premiers secours », a expliqué un commandant de police de l’île, le 12 novembre.
« Dans la localité où ils se trouvent, ils n’ont pas accès à l’eau [potable] ni aux soins de santé. A ceux qui souffraient de diarrhée, nous leur avons conseillé de se rendre en pirogue à Tchomia, une ville située en bordure du lac où il existe un pavillon d’isolement », a déclaré Eustace Kyroussis du bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Bunia, la capitale de l’Ituri.
Avec une superficie de 12 kilomètres carrés, Rukwanzi est une localité qui compte quelque 3 000 habitants dont la plupart sont des pêcheurs vivant avec leurs familles. Mais la récente découverte de gisements pétrole dans le lac Albert a exacerbé les conflits territoriaux. Plusieurs échanges de tirs ont eu lieu en août, près de l’île, entre les forces armées de la RDC et les troupes ougandaises, malgré la réunion de conciliation entre les chefs d’Etat des deux pays, puis en septembre.
« Nous faisons nos besoins dans le lac et nous utilisons l’eau pour notre consommation courante et pour nos bains » |
« Nous faisons nos besoins dans le lac et nous utilisons l’eau pour notre consommation courante et pour nos bains », a affirmé à IRIN Augustin Mapendo, un ancien habitant de l’île vivant à Bunia.
L’incident du mois de septembre s’est produit lorsqu’une patrouille maritime de la RDC, appuyée par des troupes de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC), a intercepté sept personnes qui, parties du côté ougandais du lac, étaient entrées dans le secteur congolais pour effectuer des prospections.
« Elles ont été arrêtées pour être interrogées. L’Ouganda avait dépêché des troupes pour les libérer, mais malheureusement, elles ont attaqué une embarcation civile à Rukwanzi et ont tué sept civils », a déploré M. Rwabona.
Depuis le 5 octobre, la police congolaise a été déployée sur l’île pour démilitariser la zone, conformément aux dispositions arrêtées au cours de la réunion entre les chefs d’Etats Joseph Kabila de RDC et Yoweri Museveni, de l’Ouganda.
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