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La nouvelle crise politique fait craindre une plus grande insécurité

La motion de censure votée par l’Assemblée nationale bissau guinéenne contre le Premier ministre a suscité des inquiétudes et pourrait provoquer une plus grande instabilité politique et des violences, comme par le passé.

La semaine dernière, de nombreux députés et anciens partisans du président João Bernardo ‘Nino’ Vieira ont fait défection pour créer une nouvelle coalition qui a réclamé lundi la démission du Premier ministre Aristides Gomes, fidèle allié du Président.

Selon plusieurs observateurs, le président Vieira a 72 heures pour accéder à la demande des députés et nommer un nouveau Premier ministre, ou dissoudre l’Assemblée nationale qui a encore le pouvoir d’accepter ou de rejeter le candidat choisi par M. Vieira.

Si M. Vieira dissout l’Assemblée nationale, il devra organiser de nouvelles élections législatives dans un délai de 90 jours, ce que les bailleurs de fonds refusent de financer.

De nombreux habitants de Bissau craignent que cette nouvelle crise politique ne finisse en conflit et que l’armée ne reprenne le pouvoir dans ce pays pauvre producteur de noix de cajou, comme elle l’a déjà fait en 1999 et 2003.

« Je ne veux pas perdre mon mari militaire comme j’ai perdu mon fils durant la guerre civile de 1998 », s’est plainte Deulinda Mingo, une enseignante de 36 ans qui vit à Bissau.

Comme son mari, les autres soldats n’ont pas perçu de solde depuis plusieurs mois et leur situation est actuellement bien plus grave qu’en 1998 lorsque la quasi-totalité de l’armée s’était mutinée et avait renversé le précédent régime du président Vieira. Ce dernier s’était alors exilé au Portugal puis, de retour au pays, il avait remporté les élections organisées en 2005.

Officiellement, l’armée n’a fait aucun commentaire sur les derniers événements politiques, mais selon certains officiers, l’armée pourrait intervenir dans cette crise.

« Si les politiciens ne sont pas capables de résoudre leurs problèmes, nous ne laisserons pas le pays s’enfoncer dans une crise plus profonde », a déclaré un officier supérieur de l’armée, sous le couvert de l’anonymat.

L’armée est très divisée. D’un côté, il y a les officiers supérieurs qui on perçu leur salaire, de l’autre, les hommes du rang qui ne sont toujours pas payés. La plupart des soldats de l’armée appartiennent au même groupe ethnique que l’ex-président Kumba Yala, les Balantes, alors que les troupes les mieux entraînées sont fidèles au président Vieira.

M. Yala, qui vit volontairement en exil au Maroc, était revenu provisoirement à Bissau pour informer ses militants qu’il reviendrait au pouvoir « par les urnes ou par la force ». Il avait été renversé en 2003 par un coup d’Etat sans effusion de sang alors que le pays était en proie à une grave crise politique et économique.

Dans une intervention lundi à la télévision portugaise, M. Yala a exhorté le président Vieira à agir rapidement et avec beaucoup de tact pour éviter que la crise politique actuelle ne dégénère.

Mardi, le président Vieira n’avait encore fait aucune déclaration officielle sur la situation dans le pays.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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