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L’espoir renaît chez les patients séropositifs du nord

Amadu est impatient : dans quelques jours, il recevra pour la première fois son traitement antirétroviral (ARV) au nouveau centre de traitement et de soin du VIH de l’hôpital public de Tamale, dans le nord du Ghana, au lieu de parcourir des centaines de kilomètres pour aller chercher ses médicaments contre le sida.

Auparavant, pour recevoir un traitement ARV, qui prolonge la vie des personnes vivant avec le VIH, les patients séropositifs qui vivaient dans le nord du Ghana devaient se rendre jusqu’à l’hôpital public de Okomfo Anokye, à Kumasi, la deuxième plus grande ville du Ghana, située dans le centre du pays, à quelque 400 kilomètres au sud de Tamale.

Les malades achetaient leur traitement ARV au prix subventionné de cinq dollars américains, mais ils devaient payer des frais de transport élevés, oscillant entre 20 et 25 dollars, un surcoût que l’ouverture du centre VIH/SIDA de l’hôpital de Tamale devrait contribuer à alléger.

«C’est comme si nous, les gens du nord, avions obtenu une deuxième chance», s’est réjouit Amadu.

Désormais, «je peux littéralement marcher jusqu’à l’hôpital, je n’ai plus à me tracasser au sujet des frais occasionnés par le transport et je n’ai plus besoin de passer toute une journée à voyager pour aller chercher mon traitement», a ajouté ce boucher de 45 ans. «Tout devient plus simple pour nous. J’espère que cela permettra de sauver des vies, car les médicaments se trouvent désormais à notre porte.»

Des décès causés par des prix élevés

L’année dernière, Health Action International (HAI), une organisation non gouvernementale (ONG) basée à Amsterdam, aux Pays Bas, a mené une enquête sur le VIH/SIDA dans plusieurs pays et a recensé un nombre très élevé de décès liés au sida au Ghana. Ainsi, 33 000 Ghanéens seraient morts des suites du sida en 2004.

Toujours selon l’enquête de HAI, ce fort taux de mortalité serait notamment lié aux frais dont les patients doivent s’acquitter pour se rendre jusque dans les centres de traitement et aux tarifs pratiqués par les hôpitaux pour le traitement des infections opportunistes.

En outre, les résultats de l’étude ont indiqué que certains patients séropositifs n’avaient pas les moyens de payer les médicaments ARV.

«La plupart des personnes qui sont porteuses du virus s’arrêtent de travailler et se retirent dans leur village par crainte d’être victimes de stigmatisation et de discrimination», a expliqué Charles Allotey, le coordinateur de HAI chargé de l’enquête sur le Ghana. «Puisqu’ils ne sont engagés dans aucune activité génératrice de revenus, les malades dépendent du soutien de leur entourage».

Selon lui, «il arrive que ce système d’entraide ne suffise pas et que des gens n’arrivent pas à payer les médicaments subventionnés».

Une aide financière pour la création de nouveaux centres de traitement

Cette situation est sur le point de s’améliorer. En effet, le ministère de la Santé du Ghana a reçu une aide de la part du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, de la Banque mondiale et d’autres bailleurs de fonds afin d’ouvrir de nouveaux centres de traitement VIH/SIDA.

Ainsi, le nombre de centres de distribution d’ARV devrait passer de cinq en 2005 à 32 d’ici la fin de l’année 2006.

La majorité de ces centres seront gérés par le gouvernement. Des cliniques privées et des organisations confessionnelles, comme l’Eglise catholique romane et presbytérienne, se chargeront, quant à elles, de la gestion de certains centres.

Le nombre de Ghanéens séropositifs sous traitement antirétroviral pourrait donc augmenter, et passer de 5 360 en juin 2006 à 15 000 d’ici la fin de l’année.

La Commission ghanéenne de lutte contre le sida estime à 71 000 le nombre de Ghanéens dont l’état de santé requiert un traitement ARV.

En outre, une nouvelle augmentation est prévue pour 2007, puisque le ministère de la Santé projette de faciliter davantage l’accès aux ARV. Selon le Programme national de lutte contre le sida (NACP en anglais), la moitié des hôpitaux des 130 districts du Ghana devrait alors disposer d’un service de traitement du sida.

«Cette augmentation ne posera aucun problème logistique. Nous disposons suffisamment de stocks pour distribuer des ARV au cours des deux prochaines années. En outre, un grand nombre de travailleurs sanitaires a été formé pour assurer une bonne gestion des centres de traitement», a indiqué Kojo Asante, responsable de la surveillance auprès du NACP.

Certains patients préfèrent parcourir de longues distances

Pour la majorité des patients ghanéens porteurs du virus, ainsi que pour certaines personnes séropositives vivant en Côte d’Ivoire ou au Togo, qui n’ont qu’à franchir la frontière pour avoir accès aux centres de traitement, l’ouverture de nouveaux centres de traitement ARV au Ghana est une bonne nouvelle.

Pourtant, le NACP a reconnu qu’il devait encore lutter contre la stigmatisation dont sont victimes les personnes séropositives.

Bien que les centres de traitement soient de plus en plus nombreux, «certains patients ont tendance, par crainte d’être victimes de stigmatisation et de discrimination, à préférer se rendre dans des centres de traitement situés loin de chez eux, où personne ne les connaît», a affirmé Kojo Asante.

«Ils ne veulent pas être vus dans les files d’attente lorsqu’ils viennent chercher leur traitement. Ils craignent que des personnes les reconnaissent et qu’elles sachent immédiatement qu’ils sont séropositifs», a conclu M. Asante. «Par conséquent, malgré l’ouverture de nouveaux centres, certains travailleurs sanitaires connaissent toujours autant de pression et continuent de prendre en charge un grand nombre de patients.»

wk/cs/cd/ail




This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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