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L’expansion des traitements antirétroviraux bute sur le manque de réactifs

Au Centre sida de la capitale Bissau, seulement six personnes bénéficient des médicaments antirétroviraux fournis par le Brésil en 2005, faute de réactifs pour effectuer les examens préalables. Selon le personnel du Centre sida, les réactifs nécessaires à la prise en charge thérapeutique de ces six personnes viennent du laboratoire national, dans le cadre d’un projet de recherche. Le Centre attend toujours les financements de la Banque mondiale et du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme pour étendre les soins à plus de patients. La Guinée Bissau n’a démarré son programme national de prise en charge médicale que cette année, après des années d’instabilité politique. Un premier lot de 170 kilos d’antirétroviraux (ARV) avait été fourni par le Brésil en janvier 2005 dans le cadre d’un accord d’assistance pour contrôler la pandémie dans le pays. Les autorités de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, qui abrite 1,3 millions d’habitants, estiment le taux de séroprévalence à quatre pour cent de la population, soit environ 43 000 personnes. Seulement 80 patients reçoivent un traitement ARV. «Nos malades n’ont aucun moyen d’effectuer une numération des CD4 et d’évaluer la charge virale», a expliqué Catarina Baió, une infirmière qui travaille au Centre depuis sa création en 2001 par l’Association bissau-guinéenne d’études et d’alternatives (Alternag). Les CD4 sont des cellules présentes dans le sang qui protègent l’organisme contre les infections, mais que le VIH détruit. Les adultes sains possèdent de 800 à 1 200 cellules par microlitre de sang ; en-dessous de 200 CD4, le traitement ARV doit commencer. La charge virale représente la quantité de virus dans le sang ; ce test mesure les progrès de la maladie. Selon Catjato Bukandé, une femme séropositive de 28 ans qui travaille au Centre comme conseillère, le principal problème des personnes vivant avec le VIH/SIDA “est le manque de médicaments, de nourriture et de moyen de transport”. Environ 250 adultes séropositifs et 100 orphelins (10 d’entre eux ayant besoin d’ARV) viennent consulter au Centre, qui propose notamment le dépistage du VIH, des conseils et des médicaments pour les infections opportunistes. Plusieurs malades viennent de l’intérieur du pays, et doivent donc être logés par des parents lors de leur séjour dans la capitale - le Centre n’est pas en mesure de leur fournir un logement. Les moyens de transport étant rares, ils manquent régulièrement les consultations de contrôle. En outre, l’alimentation traditionnelle, faite de riz, de poisson et de piment, ne convient pas aux malades qui souffrent de diarrhée et d’inflammation de la bouche et de la gorge. “La diarrhée revient vite, mais la famille ne comprend pas pourquoi et n’arrive pas à leur préparer une autre nourriture”, a expliqué Mme Baió. L’infirmière du Centre a ajouté que de nombreux patients préfèrent cacher leur maladie à leurs proches, “par peur d’être stigmatisés”. “Ils finissent par en mourir”, a-t-elle déploré. Dans cette ancienne colonie portugaise, où le taux de séroprévalence a connu une progression fulgurante peu de temps après la guerre civile de 1998 à 1999, parler du sida en public est encore presque tabou, a raconté Sancum Indjai, le secrétaire exécutif adjoint de Nova Vida (Nouvelle vie), la seule association de personnes vivant avec le VIH/SIDA en Guinée Bissau. Créée en janvier 2002, Nova Vida rassemble 270 personnes et travaille activement à soutenir les patients du Centre sida, avec lequel elle collabore. “J’ai été très surpris par le résultat du test [de dépistage], je ne m’y attendais pas. Il m’a été très difficile de l’expliquer à ma famille, mais avec le temps cela va mieux”, a confié M. Indjai, 42 ans, qui a découvert sa séropositivité en juin dernier, lors d’examens préalables à un acte chirurgical. Depuis, l’activiste mène des campagnes de sensibilisation dans son quartier, exhortant ses voisins à utiliser des préservatifs, dont l’usage n’est pas très répandu en Guinée Bissau. Pour Nova Vida, cela signifie qu’il y a plus de 190 000 personnes sexuellement actives dans le pays qui n’utilisent jamais de préservatif et qui courent constamment le risque d’être infectées par le virus du VIH.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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