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Reprise du procès des auteurs présumés de la tentative de coup d’état – huit nouveaux accusés

Le procès du groupe de mercenaires, auteurs présumés d’une tentative de coup d’état contre le président de Guinée Equatoriale, et de huit nouveaux accusés, a repris mardi à Malabo, après une suspension d’audience de plus de deux mois.

Des gardes en tenue de combat ont conduit les 19 accusés dans la salle d’audience, menottés et pieds entravés. Le tribunal a annoncé que le nombre total des accusés était passé à 27, la plupart d’entre eux étant des étrangers. Parmi les huit nouveaux accusés figure Mark Tchatcher, le fils de l’ancien premier ministre britannique.

Selon les autorités équato-guinéennes, un vaste complot international se cache derrière la tentative de renversement du président Teodoro Obiang Nguema.

A en croire les procureurs de la république, d’anciens agents des forces spéciales et des hommes d’affaires britanniques et sud-africains sont impliqués dans cette intrigue dont l’objectif était de remplacer Obiang pour installer au pouvoir Severo Moto, le chef de l’opposition qui dirige un gouvernement en exil depuis sa résidence en Espagne.

Installé en Afrique du Sud où il doit faire face à d’autres chefs d’accusation, Mark Thatcher sera jugé par contumace comme la plupart des huit nouveaux accusés, a indiqué à IRIN au téléphone un haut fonctionnaire équato-guinéen depuis Malabo.

Les autres nouveaux accusés sont essentiellement des membres du gouvernement équato-guinéen en exil dirigé par Moto, qui est accusé d’avoir commandité depuis l’Espagne le renversement d’Obiang, a indiqué l’AFP citant Fabian Nsue Nguema, l’avocat du principal suspect Nick du Toit.

Du Toit est un trafiquant d’armes sud-africain mêlé à des opérations de sécurité privée. Il est le seul accusé à avoir reconnu sa participation à la prétendue tentative de putsch de Malabo, la capitale d’un petit pays niché dans la forêt équatoriale et composé d’îles volcaniques.

Mais depuis le centre de conférence international de Banapa, où se tient le procès, Manuel Ondo Mve, un avocat proche de Moto, a indiqué à IRIN par téléphone que Du Toit était revenu sur ses aveux, provoquant quelques remous dans la salle d’audience.

“La grande surprise est que les accusés ont changé leur défense mardi, niant avoir été au courant du but de l’opération,” a t-il dit.

Ange Ichaito, membre de la société civile équato-guinéenne présent aussi à Malabo, a déclaré que “les accusés qui ont été interrogés à la barre nient en bloc leur connaissance du complot.”

Selon la radio nationale, le président du tribunal, Salvador Ondo Nkumu, a requis des peines de prison allant de 25 à 86 ans pour les accusés et la peine capitale pour Nick Du Toit, ancien officier des forces spéciales à l’époque de l’Apartheid, et Severo Moto.

Le gouvernement britannique était au courant de complot dès janvier

Toujours selon la radio nationale, les autorités équato-guinéennes ont regretté mardi que Londres n’ait pas tenu informé Malabo du complot qui se tramait.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw, a admis la semaine dernière, au cours de la séance de questions au parlement, que le gouvernement avait été informé de la préparation d’un coup d’état, quelques semaines avant l’arrestation des comploteurs.
Interpellé par un parlementaire qui lui demandait quand le gouvernement a été informé pour la première fois de la préparation du complot, Straw répondu : « à la fin du mois de janvier 2004.”

Les 19 accusés présents à l’audience – huit Sud-africains, six Arméniens et cinq Equato-guinéens – ont été arrêtés à Malabo le 6 mars. Ils sont accusés d’avoir essayé de faciliter l’arrivée en Guinée Equatoriale d’un avion de mercenaires sud-africains arrêté 24 heures plus tard au Zimbabwe.

En août, les 67 mercenaires accusés, à l’exception d’un, ont été reconnus non coupables de tentative d’acquisition d’armes en vue d’un putsch. Ils ont été condamnés à des peines de 12 et 16 mois de prison ferme pour infraction à la loi sur l’immigration.

En revanche, Simon Mann, ancien membre des forces spéciales britanniques (SAS), a été accusé d’être à la tête du groupe de mercenaires et condamné à sept ans de prison ferme après que le tribunal de Harare l’ait reconnu coupable de tentative illégale d’achat d’armes.

Le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a été reçu triomphalement à Malabo samedi dernier en qualité de “sauveur” de ce petit pays coincé entre le Gabon et le Cameroun.

Bien qu’il ait nié toute implication dans le complot, Mark Thatcher, 51 ans, est accusé par la justice sud-africaine d’avoir participé au financement d’un hélicoptère d’une valeur de 275 000 dollars américains. Selon ses avocats, il s’agissait d’une participation à un projet de secours aérien.

Thatcher doit comparaître devant la justice le 25 et 26 novembre pour non respect de la législation interdisant à tout résident sud-africain de prendre part à une action militaire dans un pays étranger.

la Guinée Equatoriale a également accusé Greg Wales, un homme d’affaires londonien, et Elie Khalil, un négociant international en pétrole d’origine libanaise, d’être impliqués dans la tentative de coup d’état.

Certains observateurs au sein du gouvernement équato-guinéen et des membres de la société civile on fait remarquer en août, lors du renvoi de l’audience, que ce report s’expliquait par l’incapacité de l’accusation à fournir des preuves contre Du Toit et ses co-inculpés.

"La plupart des éléments présentés et utilisés comme preuves de la culpabilité des mercenaires n’ont pas permis d’établir formellement leur participation au coup d’état au point de requérir des peines maximales," a indiqué à IRIN par téléphone un haut fonctionnaire du ministère de l’Information.

Obiang a pris le pouvoir a la suite du coup d’état de 1979 au cours duquel le président de l’époque, son oncle, a été exécuté. Pendant 25 ans, il a dirigé l’un des pays les plus pauvres du monde qui, grâce à la manne pétrolière, est devenu le troisième pays africain exportateur de pétrole au cours de la dernière décennie.

Malgré cette manne pétrolière, la plupart de ses 500 000 habitants vivent dans la pauvreté.





This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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