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La France favorable à l'ouverture d'une enquête internationale sur les "charniers"

Le Gouvernement de la France est favorable à l'ouverture d'une enquête internationale afin qu'elle établisse de façon incontestable les responsabilités et que les coupables des massacres de personnes ensevelies dans des fosses communes soient retrouvés pour répondre de leurs actes devant la justice.

"Nous souhaitons que leurs auteurs répondent de leurs actes devant la justice. L'impunité en Côte d'Ivoire doit cesser", a déclaré à des journalistes mardi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, François Rivasseau.

Il a souligné que la France demeurait engagée en Côte d'Ivoire et qu'elle encourageait toutes les initiatives qui sont de nature à faire progresser les discussions en vue de parvenir à un règlement politique de la crise. "Bref, nous travaillons et nous sommes très mobilisés", a-t-il ajouté.

Des villageois de Monoko-Zohi, près de la ville de Vavoua dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, ont témoigné que 120 de leurs proches ont été tués et ensevelis dans une fosse commune après l'invasion de leur village par des "hommes en uniforme", ont rapporté les médias en fin de semaine.

Les rebelles du Mouvement Patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI) ont attribué le massacre aux troupes gouvernementales et ont menacé de se retirer des négociations de Lomé, au Togo. Le Gouvernement a également nié toute responsabilité dans la tuerie de Monoko-Zohi et a accusé le MPCI. Le secrétaire général du MPCI, Guillaume Soro, a opposé un démenti mardi.

La presse a signalé par ailleurs la découverte à Bouaké, dans le centre du pays, d'une fosse commune renfermant les corps d'au moins 86 gendarmes tués par les rebelles du MPCI.

Radio France Internationale (RFI) a cité les rebelles du MPCI, qui auraient reconnu l'existence de la fosse commune et auraient déclaré que des soldats et des gendarmes loyalistes avaient été tués aux "premières heures de la crise ivoirienne".

"Il y a une différence entre un charnier renfermant des corps de civils et une fosse commune où des combattants ont été ensevelis", a afffirmé le MPCI.

Amnesty International a réitéré mardi son appel aux autorités et aux rebelles, qui incluent à présent des groupes rebelles qui viennent de faire leur apparition - le Mouvement Populaire Ivoirien du Grand Ouest (MPIGO) et le Mouvement pour la Paix et la Justice (MPJ) - pour que cessent les exécutions sommaires, les arrestations arbitraires, la détention au secret et le recrutement d'enfants soldats.

Par ailleurs, il est attendu que le président Laurent Gbagbo rencontre jeudi les dirigeants des principaux partis politiques dans la capitale économique, Abidjan, pour discuter de la crise.

Le chef de la délégation gouvernementale aux pourparlers de paix à Lomé, Laurent Dona Fologo, a indiqué à RFI qu'il est prévu que M. Gbagbo signe un accord politique global avec tous les partis politiques représentés au parlement et au sein du gouvernement.

"Ces partis politiques sont les forces représentant la société ivoirienne. Tous ces partis ont condamné l'agression contre la Côte d'Ivoire et ont offert leur appui au Gouvernement légalement institué en Côte d'Ivoire", a rappelé M. Fologo.

"Tous les partis s'apprêtent à lancer un appel à la CEDEAO (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) pour que des mesures strictes soient prises en vue de débarrasser notre pays des rebelles. Nous attendons cet important document, dans lequel nous découvrirons l'identité des rebelles et ce qu'ils veulent", a-t-il ajouté.

Un conseiller du président Gbagbo, cité mercredi par la BBC, aurait déclaré que la Côte d'Ivoire nécessiterait une intervention étrangère. Alain Toussaint a souligné à Madrid, en Espagne, que la France, les Etats-Unis et les pays de l'Union Européenne devaient s'investir davantage dans la recherche d'une solution négociée car la médiation régionale est dans l'impasse.

Mardi, la Grande Bretagne et la Belgique ont emboîté le pas à plusieurs autres pays occidentaux qui ont conseillé à leurs ressortissants de quitter la Côte d'Ivoire à cause de l'escalade de la crise.

"On vous conseille de quitter la Côte d'Ivoire immédiatement, tant que les services aériens commerciaux sont encore disponibles. Il est de votre responsabilité de suivre ce conseil. Vous devez comprendre néanmoins que ceci est le dernier avertissement", stipule le message.

La Belgique, la Grande Bretagne, le Portugal, l'Espagne, les Pays-Bas et les Etats-Unis ont d'ores et déjà recommandé à leurs ressortissants respectifs de quitter le pays.

La crise en Côte d'Ivoire a été déclenchée par une mutinerie militaire le 19 septembre dernier, divisant le pays en deux: le sud aux mains du Gouvernement et le nord contrôlé par le MPCI. La situation a cependant pris un nouveau tournant le 28 novembre avec l'émergence de deux nouveaux groupes rebelles, le MPJ et le MPIGO, qui ont capturé quatre villes dans l'ouest du pays.




This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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