Cette année, l’absence de pluie a entravé la saison des semis en Gambie et dans d’autres parties du Sahel, notamment au Sénégal, en Guinée-Bissau et au Niger. Mme. Njie-Saidy a précisé qu’en Gambie, la "situation fragile pourrait empirer si la rareté des pluies persiste ».
Elle a indiqué qu’une évaluation permet de conclure que la récolte de riz est presque totalement perdue, qu’il faut s’attendre à une perte de 60 pour cent de la production du millet et du maïs, et que la prochaine récolte d’arachide, la principale culture d’exportation, baisserait d’au moins 40 pour cent.
La vice-présidente gambienne a mis l’accent sur la gravité de la situation alimentaire, dans les zones rurales en particulier, où la population dépend normalement de la culture de subsistance. Les stocks alimentaires sont « dangereusement faibles » à cause d’ « une perte complète de la récolte », a-t-elle expliqué, ajoutant: « Cette situation, conjuguée aux faibles réserves en espèces, a exposé la plupart des familles à de longues périodes de famine ».
Mme. Njie-Saidy a lancé un appel en vue d’une assistance d’urgence aux « centaines de milliers » de personnes menacées par la famine. « Ayant évalué la situation avec nos partenaires pour le développement, le gouvernement gambien a élaboré un plan d’action estimé à environ 27 millions de dollars pour répondre aux besoins alimentaires immédiats », a-t-elle annoncé.
En réponse à l’appel du gouvernement, l’organisation Catholic Relief Services a annoncé qu’elle offrira 500 tonnes de grains de sésame. La représentante du Programme alimentaire mondial (PAM) dans le pays, Alice Martin-Daihirou, a fait savoir que son agence et l’Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) suivaient la situation de très près. "C’est une situation qui peut s’améliorer ou s’aggraver en fonction de la quantité de pluie », a-t-elle déclaré à IRIN jeudi après-midi.
Du 11 au 16 août, une mission a visité les régions affectées de North Bank River, Central River, Lower River et de la Division occidentale afin de vérifier les informations relatives à la mauvaise récolte dans ces zones. La délégation comprenait des responsables du ministère de l’Agriculture, les directeurs du PAM et de la FAO ainsi qu’un représentant d’une ONG.
"Au moment de la mission, les pluies avaient déjà commencé dans la plupart des régions et il y avait un léger changement en ce sens que les cultures plantées fin juillet au début des pluies étaient satisfaisantes, même si celles plantées à la fin mai ou en juin s’étaient déjà desséchées », a déclaré Mme. Martin-Daihirou.
La mission a recommandé de surveiller étroitement la situation et de mettre en place un plan d’urgence en vue d’éventuels mécanismes palliatifs au cas où les pluies cesseraient. Elle a aussi recommandé une mission de suivi au début de septembre.
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