Plus de cinq mois après le passage du cyclone Nargis dans le sud du Myanmar, les personnes atteintes de handicaps physiques (PHP) attendent toujours de recevoir de l’aide. L’aide d’urgence internationale ciblée sur les 2,4 millions de personnes touchées par le cyclone n’est en effet guère parvenue jusqu’à elles.
Nombre de ces personnes ont perdu leur logement, leurs biens et leurs moyens de subsistance pendant la tempête, qui a fait près de 140 000 morts et disparus.
D’autres encore ont perdu leurs moyens de déplacement (béquilles, chaises roulantes, prothèses de membres, etc.), emportés par les eaux de crue. Bon nombre ont également été gravement traumatisées et n’ont pas encore reçu l’aide psychosociale dont elles ont besoin.
« Un grand nombre de personnes ont été touchées par le cyclone et reçoivent actuellement de l’aide. Malheureusement, très peu d’aide nous est parvenue, à nous », a déploré Nay Lin Soe ; frappé par la polio à un jeune âge, il ne peut se déplacer qu’avec l’aide de béquilles.
Aujourd’hui, il fait partie des 125 personnes handicapées qui travaillent ensemble pour aider d’autres PHP de leur communauté à reconstruire leurs vies et leurs logements. Elles occupent un simple bureau dans les locaux du Centre Eden pour les enfants handicapés, à Yangon, ancienne capitale birmane.
Quelque 30 000 PHP dans le delta de l’Ayeyarwady
Avant Nargis, quelque 30 000 PHP, dont 5 000 enfants, vivaient dans le delta de l’Ayeyarwady, une région durement frappée par le cyclone. Selon les spéculations des experts de la santé, dans le sillage de la catastrophe, elles pourraient être 3 000 à 5 000 de plus.
« Il est évident que les personnes handicapées ont été complètement négligées, jusqu’ici, dans toutes les évaluations générales et sectorielles », a indiqué à IRIN Thomas Calvot, conseiller handicap et urgence chez Handicap International France, qui a passé trois semaines au Myanmar.
L’évaluation conjointe post-Nargis (PONJA), considérée par bon nombre comme le plan directeur de l’intervention humanitaire dans la région, ne fait que brièvement allusion aux PHP, pour recommander qu’elles soient prises en compte dans le cadre de l’aide.
Photo: Contributor/IRIN |
Au Myanmar, un grand nombre d’habitants sont peu conscients des besoins des personnes handicapées |
Les défis à relever
Même dans les meilleures conditions, l’accès la région touchée par le cyclone reste problématique, en l’absence de routes bétonnées, les habitations étant construites sur pilotis et les différentes zones étant en grande partie encerclées par les eaux. Pour les PHP, la situation est de toute évidence plus difficile.
L’impact psychosocial du cyclone sur les PHP, noté dans la PONJA, est également considérable, certaines d’entre elles ayant été séparées de leurs familles ou des personnes qui s’occupaient d’elles lorsque ces dernières ont fui pour échapper à la tempête.
Certaines ont des difficultés à retrouver un sentiment d’inclusion au sein de leurs communautés. D’autres souffrent de handicaps sensoriels ou mentaux et sont souvent mal informées de ce qui se déroule autour d’elles.
M. Calvot souhaiterait que davantage d’attention soit accordée à ces groupes : leur participation à la mise en œuvre des mécanismes de coordination interorganisations est quasi nulle.
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