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Cessez-le-feu à Gaza après un an de blocus

Après un an de blocus strict de la bande de Gaza, les habitants de l’enclave assiégée ont des raisons d’être optimistes, depuis la mise en œuvre d’un accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, le 19 juin, à six heures du matin, heure locale.

Le Hamas, groupe islamique qui contrôle Gaza depuis le renversement, en juin dernier, des forces du Fatah, faction rivale fidèle au président Mahmoud Abbas, ne reconnaît pas Israël, et le gouvernement israélien lui-même ne négocie pas directement avec le groupe islamique.

Pourtant, les deux parties ont consenti, sous les auspices de l’Egypte, à cesser les hostilités. Les Palestiniens de Gaza espèrent que cet accord permettra de mettre fin aux sanctions imposées sur les carburants, et à l’interdiction d’exporter et d’importer une majorité de produits.

Ces 12 derniers mois, surtout depuis la fin de l’année 2007, Israël a en effet limité les importations à un minimum de carburant et de produits essentiels, tels que les vivres et les médicaments. La fermeture des points de passage a abouti à une recrudescence de la contrebande dans l’enclave.

« Les seules chaussures que j’arrive à trouver pour mes enfants sont celles qui ont été passées en contrebande depuis l’Egypte », a récemment expliqué à IRIN un habitant de Gaza. « Elles sont de moins bonne qualité et plus chères que celles que nous achetions avant. Trop chères, en fait ».

Les points de passage ont également été fermés à la circulation d’une majorité d’habitants, coincés dans l’enclave, à l’exception d’une brève période au cours de laquelle les militants avaient détruit des pans du mur frontalier entre l’Egypte et la Palestine.

« Le seul moyen de partir, c’est de monter sur une Qassam », a lancé un Palestinien, sur le ton de la plaisanterie, employant le nom générique donné aux roquettes tirées par les militants palestiniens sur le sud d’Israël.

Ces roquettes suscitent des craintes chez bon nombre d’habitants et ont fait plusieurs victimes civiles.

« Cela ne fait qu’un an, et les sanctions les plus strictes n’ont été mises en place qu’en octobre. Cela ne fait pas longtemps, mais les sanctions se font déjà sentir », a indiqué Antoine Grand, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza.

Les agriculteurs sans emploi

En raison du blocus, les agriculteurs, qui cultivaient essentiellement pour l’exportation, ne peuvent pas exporter leur production ni recevoir de semences et de fertilisants.


Photo: Wissam Nassar/IRIN
Pénurie de carburant à Gaza
Ce blocus, auquel viennent s’ajouter les pénuries de carburant qui empêchent les paysans d’entretenir leurs champs, a contraint bon nombre d’entre eux de cesser leurs activités.

Globalement, selon les observateurs, la situation humanitaire à Gaza s’est aggravée au cours des 12 derniers mois depuis la prise de contrôle de Gaza par le Hamas, mais la crise a pu être évitée, essentiellement grâce aux efforts des organisations humanitaires.

« Personne ne meurt de faim à Gaza parce que l’UNRWA [l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens] et le PAM [le Programme alimentaire mondial] nourrissent une majorité de la population », des propos maintes fois entendus par IRIN au cours d’entretiens avec plusieurs hauts responsables humanitaires.

« Ils empêchent les populations de sombrer », a ajouté une travailleuse humanitaire, qui a souhaité conserver l’anonymat, n’ayant pas été autorisée à s’exprimer au sujet d’autres organisations.

Mais même l’aide massive apportée par les Nations Unies et les organisations non-gouvernementales (ONG) n’a pas pu compenser l’impact de ce siège sur les infrastructures de Gaza.

Les hôpitaux et autres institutions ne parviennent pas à obtenir les pièces détachées et la machinerie lourde dont ils ont besoin. L’équipement et les produits manquants vont des appareils de radiologie aux articles plus simples, tels que les ampoules électriques, les stylos ou le papier.

L’interdiction de circulation a également pénalisé de nombreux patients, qui n’ont pas pu quitter la Bande pour être soignés, ainsi que des médecins, qui n’ont pas pu suivre de formation spécialisée à l’étranger.

De même, les pêcheurs et les chauffeurs ont des difficultés à réparer leurs bateaux et leurs voitures sans matériel importé de l’étranger. Selon M. Grand du CICR, les prises de sardines, au mois d’avril de cette année, ne représentaient que 28 pour cent des captures enregistrées à la même période, en 2007.

Suspension des opérations de développement

Les opérations de développement, déjà ralenties en raison des sanctions financières internationales imposées après la victoire du Hamas aux élections de 2006, ont été d’autant plus paralysées après la prise de contrôle.

« Il nous restait à peine quelques semaines avant d’achever l’installation d’un réservoir d’eau destiné à assurer un approvisionnement régulier en eau salubre à 30 000 habitants de Rafah », a indiqué Martha Meyers, de CARE International.

CARE n’étant plus en mesure d’importer l’acier, les pompes, les canalisations et autres biens nécessaires, le projet a été suspendu et l’équipe a décidé de se concentrer sur une station de pompage-relais (le matériel nécessaire se trouvant déjà dans l’enclave), même si cela n’était pas son objectif principal.

« On ne peut pas priver les populations des produits essentiels dont elles ont besoin, juste parce qu’on est en colère contre les dirigeants palestiniens », a remarqué avec frustration un spécialiste du développement.

shg/ar/cb/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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