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Large victoire du PUP aux élections municipales

Plus d’une semaine après les élections municipales considérées par beaucoup d’observateurs comme un test pour la démocratie guinéenne, les résultats définitifs confirment la large victoire du parti au pouvoir.

Les résultats ont été proclamés mardi soir par Kiridi Bangoura, le ministre en charge de l’organisation des élections et donnent une large majorité au parti au pouvoir, le PUP (parti de l’unité et du progrès) qui a remporté la plupart des 300 communautés rurales de développement.

Cette consultation électorale a été suivie de très près par la communauté internationale qui, autrefois, a sévèrement critiqué la corruption du régime et l’absence de démocratie en Guinée.

Dans cet Etat d’Afrique de l’ouest – un des plus pauvres de la planète, malgré ses importantes ressources en eau et en minerais – les élections ont souvent dégénérées en violentes manifestations et ont été boycottées par l’opposition.

Mais cette fois-ci, les bailleurs internationaux ont apporté leur soutien à l’organisation du scrutin et l’opposition participé au processus électoral considéré comme un test pour le programme de réforme du Premier ministre.

L’annonce de la victoire du PUP, qui a remporté 31 des 38 communes urbaines et 241 des 303 communautés rurales de développement, n’a pas été une surprise dans un pays où le président Lansana Conté et son parti ont toujours remporté les élections depuis son accession au pouvoir, après le coup d’Etat de 1984.

Si la population dans son ensemble a accueilli la nouvelle avec une relative indifférence, les membres de l’opposition ont très vite réagi en dénonçant les résultats officiels du scrutin du 18 décembre.

«En 2005, il est difficile d’imaginer qu’un parti puisse remporter 100 pour cent des suffrages dans une élection, quelque qu’elle soit », a confié à IRIN l’ancien Premier ministre et actuel leader de l’opposition, Sidya Touré, en faisant référence à deux communautés rurales de développement où le PUP aurait remporté 98 et 99 pour cent des suffrages. « Les résultats de ces élections sont une mascarade et totalement inacceptables ».

Les récriminations de M. Touré font écho à celles d’autres leaders de l’opposition qui ont tenu une conférence de presse la semaine dernière pour dénoncer les fraudes massives.

Mais la réaction du PUP s’est pas faite attendre et, en des termes très acerbes, le parti a rejet les allégations des partis de l’opposition, indiquant que 400 observateurs neutres étaient sur le terrain pour garantir un scrutin libre et transparent.

« C’est comme ça avec les politiciens africains. Lorsqu’ils perdent, ils crient à la fraude », s’est plaint Sékou Konaté, le secrétaire général du PUP.

Dans un rapport préliminaire publié la semaine dernière, les observateurs de 26 ONG de la société civile ont expliqué que dans l’ensemble le scrutin s’est déroulé dans le calme et la discipline, malgré quelques incidents isolés.

Toutefois, les observateurs ont noté problèmes de procédure, notamment le manque de matériel, l’utilisation de faux papiers d’identité et la mauvaise supervision du scrutin par les agents électoraux.

Selon l’opposition, d’importantes manifestations de rue ont eu lieu à l’intérieur du pays et certains militants ont été arrêtés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux.

Pour Mike McGovern, Directeur de projet Afrique de l’ouest chez International Crisis Group, il faut tenter d’établir la vérité à partir des versions du gouvernement et de l’opposition.

« Il très clair qu’il y a eu des problèmes techniques », a-t-il déclaré à Dakar, la capitale sénégalaise. « Mais cela ne veut pas dire qu’il y a eu des fraudes. Certes, des malversations sont possibles, mais même l’absence de fraudes, les candidats de l’opposition n’auraient pas réalisés les scores qu’il espéraient ».

Selon lui, le parti au pouvoir a, au cours des deux décennies, mis en place une puissante machine électorale, capable de collecter des fonds, de mobiliser un très grand nombre de militants et de présenter plus de candidats que l’opposition.

Et plutôt que de passer son temps à critiquer le régime actuel, l’opposition doit expliquer à ses militants l’importance des élections et les encourager à voter, a ajouté M. McGovern.

Un des sujets évoqués fréquemment pendant les campagnes électorales est l’apathie des électeurs et de nombreux rapports ont révélé que le taux de participation aux élections était généralement faible. Selon les chiffres officiels publiés mardi, le taux de participation a été de 58 pour cent, bien qu’il n’a été que de 37 pour cent dans les communes urbaines.

M. McGovern a néanmoins indiqué qu’il était « quelque peu optimiste » quant à l’évolution démocratique de la Guinée, même si les récentes élections ont été organisés dans le seul but d’apaiser les bailleurs internationaux.

« Il faut être très honnête et reconnaître qu’il s’agit d’un long processus », a-t-il souligné. « Cette évolution ne se fera pas en quelques semaines ni en quelques mois », a-t-il ajouté.

Un diplomate occidental en poste à Conakry s’est gardé de tirer des conclusions hâtives quant à la reprise de l’aide étrangère et des investissements. Selon lui, la communauté internationale adoptera une position commune après avoir rencontré les observateurs.

« La plupart des élections organisées dans le monde sont entachées d’irrégularités. Il convient de définir l’ampleur des fraudes et dans quelles circonstances elles ont commises ici ».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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