"Avant de les rapatrier, nous les interrogerons en privé pour être sûrs qu'ils désirent être rapatriés ", a déclaré lundi à IRIN Florian Westphal, porte-parole du CICR. Cette démarche est conforme au principe du droit international stipulant que les prisonniers doivent être rapatriés de leur plein gré.
"Pour des raisons humanitaires, il faut que les prisonniers soient libérés et rapatriés car la question des prisonniers est purement humanitaire et doit être séparée du processus politique ", a ajouté M. Westphal.
Le 15 août, le Front POLISARIO - Front populaire pour la libération de Saguia el-Hamra et du Rio de Oro - a annoncé la remise en liberté de 243 Marocains détenus à Tindouf, dans le sud-ouest algérien.
"Il s'agit de la deuxième libération en moins de six mois, qui intervient en réponse à une requête faite par le Premier ministre espagnol, José María Aznar et après l'adoption de la résolution 1495 adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU ", indiquait un communiqué de presse émanant du POLISARIO. Jusqu'à présent, 1 343 prisonniers ont été remis en liberté, est-il précisé.
Le POLISARIO a condamné la détention continue des prisonniers saharaouis au Maroc, appelant le Maroc à respecter le droit international dans la résolution du conflit permettant aux Saharaouis d'exprimer leur volonté, conformément au plan de paix préconisé par les Nations Unies.
Le gouvernement marocain a également publié un communiqué vendredi dans lequel il a pris note de l'annonce et s'est réjoui du retour de ses 243 ressortissants dans leur pays et auprès de leurs familles.
Il a néanmoins ajouté : "Le gouvernement de SM le Roi voudrait rappeler que les détenus de Tindouf sont les plus anciens prisonniers du monde. Ils vivent depuis plus de vingt-cinq ans dans des conditions inhumaines tragiques que le CICR a décriées à maintes reprises".
Le conflit entre le Maroc et le Front POLISARIO a éclaté en 1975 lorsque le Maroc a annexé le territoire après le retrait de l'Espagne. Tandis que le Maroc proclame sa souveraineté sur ce territoire du Nord-Ouest de l'Afrique, le POLISARIO quant à lui réclame l'autodétermination de sa population
Au début de ce mois, le Maroc a rejeté un nouveau plan de l'ONU visant à trouver une solution politique aux vingt-sept ans de conflit. Le plan prévoit la tenue d'un référendum d'ici quatre à cinq ans. Celui-ci permettrait aux habitants du Sahara occidental de choisir entre l'indépendance, l'autonomie au sein du Maroc ou la totale intégration au Maroc.
Le plan a été accepté par le POLISARIO et approuvé le mois dernier par le Conseil de sécurité de l'ONU.
Le Sahara Occidental, un territoire situé au sud de la frontière officielle du Maroc, a été annexé par celui-ci en 1976 après que l'Espagne a retiré son administration coloniale. Mais depuis lors, le mouvement POLISARIO, basé en Algérie, n'a eu de cesse de se battre pour que le territoire devienne un Etat indépendant.
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