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Crise alimentaire imminente en République centrafricaine

2,700 Internally Displaced People are living on the IDP site in Kabo, and more are expected to come. Along with the local authorities, the NGOs are providing water, food, health care and schooling to the growing population of Kabo Pierre Holtz/OCHA
Les organisations d’aide humanitaire tirent la sonnette d’alarme sur la crise alimentaire qui se profile dans certaines régions de la République centrafricaine (RCA). La crise serait le résultat du climat d’insécurité qui règne dans le pays et qui a entraîné le déplacement de milliers de personnes et perturbé l’agriculture et le commerce.

Depuis les affrontements survenus en décembre et au début du mois de janvier entre les forces gouvernementales et les rebelles, certaines zones de la RCA – et environ 800 000 personnes – sont sous le contrôle des rebelles de la coalition Séléka.

« Il y aura de graves pénuries de nourriture dans les régions les plus affectées entre juillet et septembre. La priorité est de relancer les programmes qui ont été interrompus dans ces régions », a dit Jean Martin Bauer, analyste auprès du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies.

Selon les résultats d’une évaluation récente réalisée par le PAM et ses partenaires, les prix des denrées alimentaires sont en hausse.

« Depuis décembre 2012, le commerce est quasiment interrompu entre la zone Séléka et le reste du pays, paralysant le commerce vivrier et précipitant une flambée des prix. Le coût du panier alimentaire a augmenté de 40 pour cent dans la zone contrôlée par les Forces armées centrafricaines (FACA). Certaines zones occupées par la Séléka sont par ailleurs confrontées à des déficits alimentaires en raison de l’augmentation des prix », indique le PAM dans une déclaration publiée le 15 février.

Les responsables humanitaires ont exprimé leur préoccupation au sujet de la prochaine campagne agricole. « Nous sommes très inquiets des perspectives pour la saison agricole 2013, qui doit commencer d’ici quelques semaines. La préparation des terres, qui aurait déjà dû commencer, a été retardée à plusieurs endroits en raison de l’insécurité ambiante », a dit Rockaya Fall, représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en RCA.

L’interruption des échanges commerciaux a en outre entraîné un déclin des moyens de subsistance. « La vente de la récolte annuelle de coton, une véritable manne pour le nord du pays, n’a pas encore commencé dans la zone Séléka, privant du même coup les agriculteurs [de] leur principale source de revenus », indique le PAM dans sa déclaration.

On estime à 80 538 le nombre d’habitants de la zone Séléka qui risquent de souffrir d’insécurité alimentaire pendant la période de soudure qui s’étend de mai à septembre.

Selon le rapport publié par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) le 18 février, la situation en RCA demeure imprévisible malgré la signature d’un accord de cessez-le-feu le 11 janvier dernier. Les auteurs soulignent par ailleurs que les difficultés d’accès liées à l’état des routes et à l’insécurité ambiante, en particulier dans l’Est, entravent la fourniture de l’aide humanitaire.

Accès des acteurs humanitaires

Les responsables humanitaires réclament l’accès aux zones contrôlées par la Séléka.

« Le principal défi demeure l’ouverture d’un couloir humanitaire dans les régions occupées par les rebelles de la Séléka. Une fois que nous retrouverons notre liberté de mouvement, nous pourrons réunir les populations affectées afin de leur fournir l’aide dont elles ont besoin », a dit Kaarina Immonen, représentante spéciale adjointe des Nations Unies pour la RCA.

Les autres besoins humanitaires prioritaires incluent notamment l’éducation et la fourniture de soins de santé.

« Nous devons aller vers ceux qui souffrent. Nous aimerions cependant d’abord connaître et comprendre la situation sanitaire sur le terrain afin de pouvoir répondre aux besoins des populations dans les régions affectées par le conflit », a dit Honorat Ouilibona Cockciss, directeur de cabinet du ministère de la Santé.

Le nombre de patients en quête de soins médicaux est en hausse. Dans la région de Damara, une ville située à 75 kilomètres de la capitale, Bangui, les centres de santé enregistrent jusqu’à 200 consultations par jour malgré les difficultés liées à l’insuffisance du personnel.

Dans les régions contrôlées par la Séléka, presque toutes les écoles sont fermées. D’après les chiffres de l’OCHA, au moins 166 000 enfants sont actuellement privés d’éducation. Certains enseignants ont également fui, selon Henry Sylvain Yakara, administrateur national chargé des affaires humanitaires de l’OCHA.

Les rebelles de la Séléka ont par ailleurs détruit certaines infrastructures scolaires et en utilisent d’autres comme bases, a ajouté M. Yakara.

Persistance des attaques

Les attaques se poursuivent malgré l’accord de paix du 11 janvier et la formation subséquente d’un gouvernement d’unité nationale intégrant les rebelles de la Séléka.

Début février par exemple, 2 300 personnes ont fui la région de Mobaye, dans le sud-est de la RCA, pour se réfugier dans la région de Mobayi-Mbongo, en République démocratique du Congo (RDC) voisine, après une attaque menée par la coalition rebelle. Quelque 4 500 personnes avaient déjà fui en RDC dans les semaines précédentes et plusieurs centaines d’autres avaient cherché refuge au Tchad.

La Séléka est une alliance composée des milices de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), de la Convention patriotique pour le Salut Wa Kodro (CSPK) et de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) qui avait pour objectif de renverser le gouvernement centrafricain.

cd-k/aw/rz- gd/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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