1. Accueil
  2. West Africa
  3. Burkina Faso

Des mesures peu coûteuses pour une sécurité alimentaire à long terme

Farmers in Burkina Faso's Northern Region are using simple traditional water catchment methods to boost crop yields Marc-André Boisvert/IRIN
Des fermes entourées d’eau aux grands réservoirs de surface utilisés pour l’irrigation : les fermiers du nord du Burkina Faso, dont les champs asséchés se sont transformés en terres cultivables luxuriantes grâce à une bonne pluviométrie, ont été appelés à mettre en œuvre des mesures peu coûteuses pour améliorer leur rendement et faire face aux sécheresses récurrentes.

Les crêtes et sillons acheminent et retiennent l’eau dans les fermes des environs d’Ouahigouya dans la région Nord, une zone aride où l’agriculture de subsistance constitue la principale source de revenu.

« Nous devons améliorer la productivité … La plupart des terres ont besoin d’être travaillées. Il faut utiliser du compost et mettre en œuvre des techniques de captage des eaux », a dit Amidou Ouattara, directeur de l’Association pour la formation et le développement rural (AFDR), une organisation non gouvernementale (ONG) locale.

« Les précipitations sont irrégulières. Parfois, il pleut trop, parfois il ne pleut pas assez. La pluviométrie est également mal distribuée ».

L’AFDR a dispensé des formations à plusieurs centaines de fermiers d’Ouahigouya afin qu’ils améliorent les méthodes simples et traditionnelles de captage et de stockage de l’eau de pluie. M. Ouattara a indiqué que les fermiers utilisant ces techniques avaient amélioré leur rendement.

« Un bon nombre des fermiers que nous avons formés produisaient entre 400 et 500 kg de millet par hectare les bonnes années ; aujourd’hui, ils en produisent une tonne. La situation va s’améliorer lorsque les fermiers verront ce que leurs voisins ont accompli et qu’ils auront envie d’investir dans leurs champs », a-t-il dit.

« Les fermiers des environs n’ont eu que de maigres récoltes l’année dernière. J’ai eu de la chance. J’ai pu remplir mon grenier à céréales », a dit Ousmane Sawadogo, un fermier d’Ouahigouya. Mais l’accroissement de la fertilité des terres de M. Sawadogo ne tient pas qu’à la chance. « J’ai beaucoup travaillé sur mes terres et cela a marché », a ajouté M. Sawadogo, qui met en pratique les différents méthodes de captage d’eau présentées par l’AFDR.

Environ deux millions de personnes ont été affectées par les graves pénuries de nourriture et le prix élevé des produits alimentaires au Burkina Faso en 2012. Cependant, la campagne agricole de cette année devrait être au-dessus de la moyenne dans la plupart des régions et dans la moyenne dans les régions restantes, selon le Réseau des systèmes d'alerte précoce contre la famine (FEWS NET), mis au point par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

Stockage de l’eau

Terre Verte, une autre ONG qui intervient dans la région, a rassemblé quelque 50 fermiers dans le cadre du programme « argent contre travail » mis en place par le Programme alimentaire mondial (PAM) afin de construire de grands réservoirs de surface capables de stocker suffisamment d’eau pour irriguer les champs durant les huit mois de saison sèche.

« Le captage des eaux est difficile. Les précipitations varient d’une année à l’autre, mais ce qui menace les récoltes, c’est le manque de connaissances des fermiers sur la question du stockage de l’eau. Les fortes précipitations ne permettent pas de faire la différence si l’on est incapable d’acheminer et de stocker l’eau », a dit Pamoussa Sawadogo de Terre Verte.

« Il est également important de planter des variétés adaptées à la région. Mais nous avons besoin de formation, de coordination et de beaucoup de travail pour y arriver ».

Ariane Waldvogel, directrice adjointe du bureau du PAM au Burkina Faso, a dit à IRIN : « Nous sommes à la troisième phase de la crise alimentaire, la plus critique – la période maigre. Nous allons devoir nourrir la population jusqu’à la fin des récoltes en octobre maintenant que les réserves de nourriture sont épuisées ». Le PAM nourrit quelque 1,7 millions de personnes au Burkina Faso.

« Nous étions inquiets au début du mois de juillet. Mais les premiers signes sont positifs. Les précipitations ont été suffisantes, mais il n’y aura pas forcément [un] excédent de récoltes ».

Inondations

Le 7 septembre, le Comité permanent Inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) a indiqué que les récoltes devraient être bonnes dans la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest grâce à l’actuelle saison des pluies, mais il a également prévenu que les inondations pourraient avoir un impact négatif sur la production agricole de certains pays et que des faibles rendements étaient attendus dans certaines régions du Sénégal, de la Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso, du Nigeria et du Niger.

Les inondations qui ont récemment touché les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel ont éveillé des inquiétudes quant aux récoltes, mais l’étendue des dommages n’a pas encore été précisément déterminée.

« Cette année, j’ai planté du millet et des haricots. La récolte sera meilleure que celle de l’année dernière », a dit Philibert Sawadogo, résident de Kongoussi dans la région Nord du Burkina Faso. « Mais nos champs sont inondés en ce moment. Cela m’inquiète ».

La crise alimentaire qui touche le Sahel a plongé plus de 18 millions de personnes dans la famine. Le Burkina Faso, qui fait partie des pays affecté par cette crise, doit en outre s’occuper des 107 929 réfugiés maliens qui ont quitté leur pays en raison de la sécheresse et du conflit.

Dans un centre de distribution de produits alimentaires du PAM à Namissiguima, une petite ville de la région Nord, Ibata Maiga, dont les proches avaient été forcés de manger des plantes sauvages en raison du manque de nourriture, a indiqué qu’il n’y avait rien à acheter dans les marchés locaux. « Nous n’avons plus de nourriture. Les récoltes de l’année dernière ont été très mauvaises », a dit M. Maiga à IRIN.

« Le Sahel demeure l’une des régions les plus fragiles du monde et le réchauffement climatique risque de causer des problèmes au niveau des terres et des réserves d’eau », a dit Irina Fuhrmann, responsable régionale des médias pour Oxfam en Afrique de l’Ouest.

mab/ob/aj/cb-mg/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join