« Cette année, nous avions principalement confié la responsabilité de la gestion des catastrophes aux provinces afin que les problèmes puissent être traités rapidement et efficacement au niveau local. Des fonds ont également été débloqués et quelque 300 personnes ont été formées pour faire face à diverses situations », a dit à IRIN Ahmed Kamal, porte-parole de l’Autorité nationale de gestion des catastrophes (National Disaster Management Authority, NDMA).
D’après un consultant qui a participé à l’élaboration du plan de gestion des catastrophes pour l’Autorité provinciale de gestion des catastrophes (Provincial Disaster Management Authority, PDMA) au Penjab (et préférant garder l’anonymat), un système élaboré a été mis en place pour gérer les crises, mais sa mise en œuvre « relève des administrations et des responsables locaux ».
Parmi les régions les plus durement touchées, on compte notamment la province de Khyber-Pakhtoonkhwa (KP), le Cachemire et certaines zones de la province du Penjab.
« C’est essentiellement un problème de mauvaise gouvernance, et non pas de ressources », a dit à IRIN l’analyste économique Sikander Lodhi. Il a ajouté que la tendance à « espérer que tout ira pour le mieux » au lieu de faire des plans affectait la manière dont les problèmes étaient abordés. « Ça semble être une sorte de trait culturel, et ça influence certains éléments comme l’affectation des fonds et leur calendrier. Plutôt que de se préparer à la possibilité d’une catastrophe, les ministères préfèrent garder leur argent jusqu’à ce qu’elle survienne », a-t-il dit.
Les locaux interviewés par IRIN étaient généralement d’accord avec cette idée. Depuis son village situé près de la ville de Mansehra, Nawaz Khan, dont la maison a été endommagée par les récentes inondations, a dit à IRIN : « Des catastrophes comme celles-là ne cessent de se produire. Nous ne recevons aucun avertissement et, généralement, nous obtenons très peu d’aide. C’était la même histoire les années précédentes, et il n’y a eu aucune différence cette année. Ça montre seulement à quel point le gouvernement se soucie peu de nous. »
La NDMA reconnaît qu’elle peut faire mieux. « Nous devons effectivement améliorer la coordination et la coopération entre les départements », a dit son porte-parole, M. Kamal, ajoutant toutefois que la NDMA a besoin de davantage de financement.
« Notre rôle est de répondre aux situations d’urgence et nous sommes préparés à le faire. Les responsables du Centre provincial des opérations d’urgence ont été invités à visiter les régions affectées et nous prendrons les mesures nécessaires si la situation se détériore », a dit Adnan Khan, le porte-parole de la PDMA de la province de KP. Il a ajouté que neuf personnes avaient trouvé la mort dans la province, dont six dans le district de Mansehra, mais il a nié qu’il y ait eu un manque de préparation.
Bien que des inquiétudes concernant les préparations pour la mousson aient été exprimées auparavant, principalement en raison de contraintes financières, M. Khan a dit que « tout le travail nécessaire » avait été fait.
Sauver des vies
Des questions concernant la capacité du Pakistan à faire face aux catastrophes avaient déjà été soulevées au cours des dernières années. Les organisations d’aide humanitaire ont dit qu’une meilleure préparation pourrait permettre de sauver des vies et de prévenir des dommages matériels.
Dix-sept des décès auraient été enregistrés au Cachemire pakistanais.
Pendant ce temps, le Département de météorologie du Pakistan a annoncé de nouvelles pluies dans les régions du nord du pays.
D’après la cellule d’alerte en cas d’inondation de Peshawar (Flood Warning Cell Peshawar), la capitale de la province de KP, des précipitations allant de modérées à fortes sont attendues dans les divisions de Kohat, de Bannu, de Peshawar, de Mardan et de Hazara dans les jours à venir et des crues subites d’intensité moyenne à élevée pourraient se produire sur les rivières Kaboul, Kurram, Gambela et Swat. Dans la province du Penjab, des inondations sont attendues dans les bassins versants des rivières Ravi et Chenab, selon un porte-parole de la division de prévision des crues (Flood Forecasting Division). Les deux rivières traversent le nord de la province.
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