Le VIH en Asie-Pacifique : Objectif Zéro, lancé au Congrès international sur le sida en Asie et dans le Pacifique (ICAAP) de 2011, révèle que davantage de personnes ont désormais accès aux services VIH, mais que de nombreux pays de la région ont encore du chemin à faire avant d’atteindre un accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et de l’appui en matière de VIH.
« Certains pays, dont la Thaïlande, le Cambodge, l’Inde et le Myanmar, ont réagi très rapidement et mis en place des programmes visant les populations plus exposées au risque d’infection par le VIH, ce qui a provoqué un changement dans les attitudes, » a dit Beth Mange-Watts, du Bureau thaïlandais de l’ONUSIDA.
Selon le rapport, un accès élargi aux services de prévention des infections par VIH chez les enfants a permis une réduction de 15 pour cent des nouvelles infections chez les enfants de la région depuis 2006. La Malaisie et la Thaïlande sont sur la bonne voie pour éliminer les nouvelles infections par VIH chez les enfants.
Toutefois, on en est encore à presque deux nouvelles infections pour chaque malade commençant un traitement.
« Dans certains pays – plus exactement dans certaines zones et populations spécifiques d’un pays plutôt que dans le pays dans son ensemble – la programmation n’a pas été suffisamment ciblée. Aux Philippines par exemple, on a constaté une augmentation du VIH chez les utilisateurs de drogues, alors que dans les villes de toute l’Asie, l’augmentation de la prévalence du VIH a concerné les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes (MSM), » a indiqué Mme Mange-Watts.
On estime que 740 000 personnes avaient accès aux traitement antirétroviraux (ARV) à la fin de 2009, soit trois fois le chiffre de 2006, mais ceci ne représente que 40 pour cent des personnes qui en auraient besoin. Le Cambodge est le seul pays asiatique qui a atteint l’objectif de l’accès universel pour le traitement du VIH.
« Objectif Zéro »
Selon Mme Mange-Watts, pour réduire à zéro le nombre d’infections nouvelles, « l’heure n’est pas à l’autosatisfaction ». Elle a jouté que la stigmatisation et la discrimination demeuraient des obstacles majeurs pour les programmes anti-VIH. Selon le rapport, plus de 90 pour cent des pays de la région avaient encore des lois qui criminalisent les activités des populations à haut risque, comme les travailleurs du sexe et les utilisateurs de drogues.
« L’objectif des programmes anti-VIH doit concerner ceux qui en ont le plus besoin et les programmes ne doivent pas être seulement destinés aux populations ciblées, mais impliquer toute la population. Les programmes de prévention qui ont inclus les travailleurs du sexe ont été bien nettement plus efficaces que ceux qui n’en tenaient pas compte, » a t-elle ajouté. « Le financement global de la lutte anti-VIH est en déclin, mais il faut absolument maintenir le financement des programmes anti-VIH… les pays doivent également commencer à financer leur propre riposte. »
Le rapport de l’ONUSIDA a montré que les dépenses liées au SIDA en Asie et dans le Pacifique représentaient environ un tiers du financement estimé nécessaire pour atteindre l’accès universel aux services VIH.
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