Le Centre de surveillance des déplacements internes (IDMC) a récemment publié son aperçu annuel des tendances mondiales. Voici les principaux chiffres et les points importants qui ressortent de son rapport de 99 pages :
• Le principal message est que les déplacements internes ont atteint un niveau sans précédent. Onze millions de personnes ont été nouvellement déplacées en 2014, ce qui représente une augmentation de 15 pour cent du nombre total de PDIP par rapport à 2013. « Au cours des 10 dernières années, l’IDMC n’a jamais présenté une estimation aussi élevée du nombre de personnes nouvellement déplacées en l’espace d’un an », indique l’étude.
• La majeure partie des nouveaux déplacements (60 pour cent) ont eu lieu dans cinq pays. L’Irak occupe le premier rang, avec au moins 2,2 millions de PDIP ayant fui les régions tombées sous le contrôle du groupe État islamique (EI). Des combats violents ont déplacé 1,3 million de personnes au Soudan du Sud, tandis que le conflit en Syrie a entraîné le déplacement de 1,1 million de personnes en plus des 6,5 millions qui avaient déjà quitté leur foyer. Les violences en République démocratique du Congo (RDC), principalement dans l’est du pays, ont contraint 1 million de personnes à abandonner leur maison et l’expansion de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria a déplacé un peu moins de 1 million de personnes.
• Comme on pouvait s’y attendre, la région Moyen-Orient et Afrique du Nord est celle qui a enregistré le plus grand nombre de nouvelles PDIP. Ses près de 12 millions de PDIP comptent désormais pour 31 pour cent du total mondial. Le nombre de déplacés en Syrie est plus élevé que dans n’importe quel autre pays au monde, mais on enregistre également une hausse en Irak, en Libye et au Yémen.
• Le conflit prolongé qui sévit en Colombie est à l’origine de la majeure partie des 7 millions de PDIP en Amérique latine, mais de nouveaux déplacements ont aussi eu lieu au Guatemala, au Honduras, au Mexique et au Salvador à la suite de violences associées au trafic de drogue et à la présence de gangs.
• L’Asie du Sud-Est est la seule région ayant enregistré une faible baisse. Cela s’explique notamment par la diminution du nombre d’incidents violents survenus au Myanmar et aux Philippines, les pays ayant les plus grandes concentrations de PDIP.
• Si le nombre total de PDIP continue d’augmenter chaque année, c’est parce qu’une grande partie d’entre elles sont incapables de retourner chez elles, de s’intégrer dans des communautés d’accueil ou de s’installer ailleurs, même après plusieurs années loin de leur foyer. Celles qui sont déplacées depuis longtemps reçoivent généralement moins d’attention et d’aide de la part des bailleurs de fonds, des médias et de la communauté humanitaire et sont plus à risque de multiples fuites.
• Les femmes et les enfants sont souvent les premiers à fuir et ils restent donc déplacés plus longtemps que les hommes, qui ont tendance à rester derrière pour se battre ou protéger la maison familiale. Les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables aux problèmes associés aux déplacements.
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