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Les déplacés se réfugient de nouveau dans les camps

L’offensive militaire menée, à l’heure actuelle, contre les rebelles de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) par les forces ougandaises et congolaises et l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA) a semé la panique chez les civils du nord de l’Ouganda, las de la guerre, dont certains sont retournés dans les camps de déplacés de crainte de représailles de la part de la LRA.

Ces deux dernières années, un calme relatif régnait dans le nord de l’Ouganda, et les pourparlers de paix engagés entre le gouvernement et la LRA avaient incité des centaines de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP) à rentrer chez elles, dans les régions de Gulu, Amuru, Pader et Kitgum, dans la sous-région d’Acholi.

Plusieurs habitants ont expliqué à IRIN que cette offensive contre la LRA, lancée le 14 décembre, pourrait contraindre les rebelles à se retirer de leurs bases, établies au parc national de la Garamba, en République démocratique du Congo (RDC), pour retourner dans la région, où ils pourraient ensuite recommencer à s’en prendre aux civils, qui ont fait les frais de plusieurs décennies de guerre civile.

Au moins deux millions de personnes ont été déplacées dans des camps de PDIP, des milliers d’enfants ont été enlevés et enrôlés dans les rangs des rebelles et des milliers de personnes ont été tuées depuis le début de l’insurrection provoquée par la LRA.

« J’ai entendu parler de l’attaque sur Radio Mega [une station de radio locale de Gulu]. Tout le village a peur que si les rebelles retournent en Ouganda, ils se mettent à enlever les enfants et à tuer les civils », a expliqué à IRIN Otto Lam, d’Amuru.

« L’offensive militaire a été précipitée ; ils auraient dû attendre, même si [Joseph] Kony [chef de la LRA] n’a pas signé l’accord de paix final ; l’armée ougandaise garantira-t-elle que les rebelles ne reviendront pas dans le nord de l’Ouganda ? ».

Women carrying water from a bore hole near Oromi IDP camp, in Kitgum District, northern Uganda, 16 May 2007. Women often leave the immediate confines of the camps to search for firewood, tend small gardens, collect water, or perform other domestic duties.
Photo: Manoocher Deghati/IRIN
Des femmes dans un camp de déplacés du nord de l’Ouganda : le conflit avec la LRA a forcé au moins deux millions de personnes à se réfugier dans des camps de déplacés
M. Lam a dit qu’il commencerait à préparer sa hutte dans le camp de PDIP d’Amuru, pour parer à toute éventualité.

D’autres familles dont les enfants sont retenus en captivité par la LRA en RDC ont dit craindre que ceux-ci ne soient tués au cours de l’offensive militaire commune, destinée à forcer les rebelles à signer l’accord de paix avec le gouvernement.

« J’étais bouleversée lorsque j’ai appris que la guerre contre la LRA reprenait, parce que deux de mes enfants sont encore détenus par les rebelles au Congo. Je m’inquiète à l’idée qu’ils risquent d’être tués pendant les affrontements », a confié Regina Otto de Koch Goma.

« Les pourparlers de paix nous ont donné de l’espoir et même s’ils mettaient des années à aboutir, on devrait s’y tenir pour sauver les femmes et les enfants qui sont encore retenus captifs par les rebelles ».

Réfugiés dans les camps

Si les anciens PDIP de Gulu et d’Amuru, qui se sont installés dans leurs villages, ont exprimé des craintes, un certain nombre de PDIP des régions de Palabek Gem et Palabek Ogili, le long de la frontière entre Kitgum et le Sud-Soudan, sont retournés dans les camps de PDIP.

« Les gens craignent que les rebelles de la LRA ne reviennent furtivement pour les tuer. Ils exigent des autorités responsables qu’elles leur assurent qu’ils ne seront pas touchés par la reprise de la guerre contre Kony », a déclaré Alfred Omony, leader local de Palabek Gem. Il n’a toutefois pas pu indiquer le nombre exact des habitants retournés dans les camps, certains étant encore en train d’y conduire leur bétail et d’y transporter leurs biens.

Omony Ogaba, commissaire local de la région de Kitgum, a confirmé les informations selon lesquelles les PDIP retourneraient dans les camps, mais il a assuré aux habitants qu’il n’y avait pas lieu de s’alarmer et qu’ils devraient rentrer chez eux.

Depuis deux jours, à mesure que la traque de Joseph Kony se poursuit, les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) transportent du matériel militaire de Gulu.

[Uganda] Joseph Kony, leader of the Ugandan rebel group, the Lord's Resistance Army (LRA). [Date picture taken: May 2006]
Photo: The Daily Monitor
Joseph Kony, chef de la LRA
Le capitaine Ronald Kakurungulu, porte-parole de l’armée ougandaise dans le nord de l’Ouganda, a déclaré qu’il n’y avait pas lieu de paniquer car le gouvernement assurerait que les rebelles ne traversent pas la frontière pour retourner dans le pays. « Nos forces surveillent la situation le long de la frontière et agiront en conséquence », a-t-il indiqué.

Les armées de l’Ouganda, de la RDC et du Sud-Soudan ont lancé leur opération militaire commune après que Joseph Kony ne se fut pas présenté pour signer un accord de paix final, négocié depuis 2006 à Juba, capitale du Sud-Soudan.

Dernièrement, les rebelles de la LRA se sont rendus coupables d’enlèvements d’enfants au Congo et au Sud-Soudan, d’attaques dans les villages et de pillages, contribuant ainsi à faire régner l’instabilité dans la région.

ca/js/mw

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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