Plusieurs dizaines de milliers de personnes déplacées ont fui pour échapper aux récents affrontements qui ont opposé l’armée aux combattants fidèles au général renégat Laurent Nkunda, le 6 novembre, dans deux régions du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), alors même que les travailleurs humanitaires commençaient à distribuer du matériel de secours, selon des sources onusiennes.
Les déplacés les plus touchés se trouvaient à Kiwandja, dans la zone de Rutshuru, à environ 70 kilomètres au nord de Goma, capitale de la province, et à Nyanzale, 60 kilomètres au nord de Goma.
« Les FARDC [l’armée] ont abandonné leur quartier général à Nyanzale et un grand nombre de civils déplacés sont sur la route ; ils fuient les affrontements, qui ont éclaté à 7 heures 30 du matin, jeudi [6 novembre], entre les FARDC et le CNDP [Congrès national pour la défense du peuple de M. Nkunda] », a indiqué à IRIN Madnodje Mounoubai, porte-parole de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC).
Les affrontements sont survenus une semaine après l’annonce par M. Nkunda d’un cessez-le-feu unilatéral, alors même que ses combattants se trouvaient à quelques kilomètres à peine de Goma.
Francesca Fontanini, chargée des relations externes au Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Goma, a indiqué qu’une « distribution alimentaire massive » avait été lancée le 5 novembre auprès de dizaines de milliers de déplacés, dans six camps tenus par le HCR.
« Un convoi du HCR composé de quatre camions transportant 33 tonnes de matériel de secours divers, notamment de bâches en plastique, de couvertures, d’ustensiles de cuisine et de jerrycans, a traversé la frontière en provenance du Rwanda, mercredi [5 novembre] pour arriver à Goma, la capitale de la province agitée de l’est de la RDC », a-t-elle expliqué. « Les secours, puisés dans des réserves d’urgence conservées en Tanzanie, devaient être distribués immédiatement ».
Selon Mme Fontanini, cette distribution alimentaire était la première au Nord-Kivu depuis qu’un conflit violent entre l’armée congolaise et les combattants de M. Nkunda a incité des dizaines de milliers de personnes à fuir pour échapper à la mort. De nombreux déplacés se sont ainsi retrouvés dans les six camps du HCR.
« Les opérations humanitaires ont été rendues possibles par le cessez-le-feu et par le calme relatif qui régnait ces quelques derniers jours, mais de nouveaux affrontements signalés mardi [4 novembre] entre la milice pro-gouvernementale Maï-Maï et les forces de M. Nkunda dans la région de Rutshuru menacent une fois de plus de restreindre les mouvements des organisations humanitaires », a-t-elle déploré.
Au cours de la semaine, a ajouté Mme Fontanini, le HCR a contribué à l’amélioration des structures d’hébergement et des installations sanitaires au camp de déplacés surpeuplé de Kibati, situé près de Goma et dont la population est passée de 15 000 à quelque 65 000 personnes en l’espace de quelques jours.
L’obstacle le plus important pour les travailleurs humanitaires du Nord-Kivu, a-t-elle indiqué, est leur capacité limitée, voire leur incapacité, à se rendre auprès des civils les plus vulnérables.
Plus de 250 000 personnes ont été déplacées depuis la reprise des affrontements, en août, au Nord-Kivu.
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