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« Eviter l’effondrement du processus de paix dans l’est »

La communauté internationale doit exercer des pressions sur le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et assurer que la mission onusienne de maintien de la paix se montre « plus impartiale » pour éviter l’effondrement total du processus de paix dans l’est, a averti une cellule de réflexion.

Ce dernier mois, au moins 100 000 civils ont été déplacés dans la province du Nord-Kivu par l’intensification des hostilités entre les forces congolaises et les rebelles fidèles à l’ancien général de l’armée Laurent Nkunda, selon les organisations non-gouvernementales (ONG).

« Ces affrontements constituent à ce jour les violations les plus graves de l’accord de cessez-le-feu signé en janvier dernier à Goma [capitale du Nord-Kivu] entre le gouvernement congolais, le CNDP [Congrès national pour la défense du peuple, de M. Nkunda], et 21 autres groupes armés actifs dans l’est du pays », selon le projet Enough.

Ce projet, une cellule de réflexion du Center for American progress, notait dans son communiqué du 30 septembre que les événements du mois dernier avaient montré avec quelle rapidité les progrès accomplis dans l’est de la RDC pouvaient être réduits à néant en l’absence d’une pression diplomatique indéfectible.

« Après plusieurs semaines de violentes représailles mutuelles, les affrontements à grande échelle entre l’armée congolaise et le [CNDP de M.] Nkunda ont repris le 28 août sur le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu », selon le communiqué. « Les violences se sont depuis lors propagées au territoire de Masisi dans le Nord-Kivu, et au territoire de Kalehe, dans le Sud-Kivu ».

Le président Joseph Kabila ayant consenti, le 18 septembre, à la mise en œuvre d’un plan de désengagement définissant des zones de séparation entre l’armée congolaise et le CNDP, « des mesures diplomatiques d’urgence doivent être prises immédiatement pour assurer que le processus de paix soit mis sur la bonne voie », selon la cellule de réflexion.

Celle-ci a appelé les partisans du processus de paix dans l’est de la RDC (les Etats-Unis et l’Union européenne) à exercer une pression sur le gouvernement, M. Nkunda et d’autres groupes armés pour que ceux-ci adhèrent immédiatement au cessez-le-feu et respectent les zones de séparation définies dans le plan de désengagement.

« Face à la menace imminente d’une propagation des violences, cela demande une diplomatie de haut niveau dans les Kivu et l’exercice d’une diplomatie directe auprès du président Kabila et de Chikez Diemu, son ministre de la Défense », indiquait également le communiqué.


Photo: Arthur Asiimwe/IRIN
Le général dissident Laurent Nkunda
Les civils en danger

Dans un communiqué le 25 septembre, 83 organisations humanitaires et associations de défense des droits humains actives dans les Kivu ont appelé à l’adoption de mesures urgentes pour protéger les civils, et à la prestation immédiate d’une aide accrue aux populations vulnérables.

« La situation des civils est désespérée, et elle menace de se dégrader davantage si les affrontements se poursuivent », a expliqué Rebecca Feeley du projet Enough. « Toutes les parties signataires de l’accord de paix de Goma devraient se conformer strictement à leurs obligations, notamment celles de protéger les civils et de respecter le droit humanitaire international et les droits humains ».

Pour que le processus de paix soit mis sur la bonne voie, la mise en œuvre de l’accord de paix de Goma et de l’accord de 2007 signé à Nairobi (sur le retrait des Forces démocratiques de libération du Rwanda - FDLR) est cruciale, de même que le plan de stabilité entre la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC) et le gouvernement, selon Henri Boshoff, analyste militaire à l’Institut sud-africain d’études sur la sécurité.

« Sans ces mesures, l’accord de Goma n’existera plus », a-t-il estimé. « Il sera réduit à ce que Kris Berwouts, directeur du réseau d’ONG EurArc, appelle "une parenthèse dans l’histoire de la "Somalification" de la RDC" ».

Selon le projet Enough, le CNDP et l’armée congolaise sont tous deux responsables de l’échec du processus de paix.

« Malheureusement, la MONUC a davantage tendance à s’exprimer contre le CNDP que contre les forces congolaises en ce qui concerne les violations du cessez-le-feu et les violations des droits humains », a estimé le projet.

La MONUC a réfuté ces allégations. « Les enquêtes que nous menons concernent toutes les violations des droits humains, qu’elles soient commises par les forces rebelles ou par les forces du gouvernement », a indiqué à IRIN Michel Bonnardeaux, porte-parole de la MONUC.

« Je ne sais pas sur quoi ils [projet Enough] se basent ; nous avons un grand groupe de défense des droits humains sur le terrain ; nous informons les médias chaque jour sur la situation dans le Nord-Kivu », a-t-il ajouté.

La cellule de réflexion a exhorté le gouvernement à engager des négociations politiques avec le CNDP. « Pour accomplir des progrès significatifs vers la paix dans l’est du Congo, il faut prendre des mesures fermes en vue de mettre fin à l’exploitation illégale des ressources naturelles et à l’impunité dont jouissent les auteurs de crimes contre l’humanité », a-t-elle déclaré.

En attendant, l’organisation Agro action allemande a précisé qu’aucun membre de son personnel n’avait été blessé au cours d’un incident, survenu le 17 septembre, qui avait fait un mort et un blessé chez les bénéficiaires de l’aide.

L’organisation a suspendu ses opérations pendant deux semaines, mais elle a repris ses activités le 29 septembre.

js/bn/mw/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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