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Les orphelins du sida doivent se battre pour survivre

Chisomo Jonasi, un jeune garçon de 12 ans qui vit à Lirangwe, dans la banlieue de Blantyre, la deuxième plus grande ville du Malawi, a perdu ses parents de maladies liées au sida. Depuis, il cumule les petits boulots, travaille comme jardinier, ce qui lui permet de faire vivre ses trois frères et sœurs.

Si le VIH/SIDA n’existait pas, a-t-il confié, ses parents, morts il y a un an et demi, seraient encore en vie et lui, ses deux sœurs et son frère, qui a tout juste cinq ans, continueraient à aller à l’école.

«Compte tenu de la situation actuelle, notre avenir ne s’annonce pas des plus radieux», a-t-il regretté.

Comme la plupart des familles qui habitent la région, la famille de Chisomo Jonasi est trop pauvre pour pouvoir accueillir les quatre enfants. Par conséquent, Chisomo et ses frères et sœurs vivent seuls dans la maison en terre battue et au toit de chaume de leurs parents.

«Ce n’est pas tous les jours facile, mais nous survivons. Mon espoir repose sur les gens qui veulent notre bien», a-t-il déclaré.

Selon les statistiques du gouvernement du Malawi, seulement 8,6 pour cent des deux millions d’enfants en âge d’aller à l’école étaient scolarisés dans les écoles secondaires publiques en 2005.

Twaina Hare, une jeune fille de dix-huit ans, a également été contrainte d’arrêter d’aller à l’école pour s’occuper de ses deux petites sœurs, lorsque ses parents ont succombé à des maladies liées au sida.

Twaina Hare cultive avec ses sœurs un petit lopin de terre qu’elle a hérité, mais elle craint que cela ne leur suffise pour vivre.

«La situation est devenue invivable», a-t-elle déploré.

Beaucoup d’orphelines du sida se marient alors qu’elles sont encore très jeunes dans l’espoir de voir leur mari s’occuper de leurs frères et sœurs.

«C’est ce qu’il se passe aujourd’hui. Le VIH/SIDA a causé tellement de dégâts que nous nous marions souvent dans l’espoir de trouver du réconfort et nous ne pensons pas à tous les problèmes que peut représenter le mariage», a souligné Layiti Robert, un orphelin de 24 ans, qui a dû interrompre sa scolarité à la mort de ses parents.

Comme les régions rurales manquent de centres de dépistage du VIH/SIDA, la plupart des orphelins ne connaissent pas leur statut sérologique.

Seuls les enfants dont l’état de santé est suffisamment critique pour exiger une hospitalisation sont envoyés à l’hôpital de Mlambe, situé à 45 kilomètres, où ils subissent un test de dépistage.

Les traitements antirétroviraux (ARV) sont disponibles à l’hôpital de Mlambe, mais les orphelins n’ont souvent pas les moyens de s’acquitter des frais de transport.

D’après les estimations du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (Onusida), en 2005, sur les 940 000 personnes séropositives vivant au Malawi, 91 000 étaient des enfants de moins de 15 ans et 550 000 enfants avaient perdu un ou leurs deux parents des suites d’une maladie liée au sida.

En outre, toujours selon l’agence onusienne, la stigmatisation et la discrimination sont des attitudes largement répandues au sein de la population du Malawi.

En effet, seulement 30,8 pour cent des femmes et 29,7 pour cent des hommes âgés entre 15 et 49 ans n’adoptent pas de comportements désobligeants à l’égard des personnes séropositives.

La plupart des orphelins souffrent de stigmatisation et de discrimination. Beaucoup ont avoué manquer de nourriture, de vêtements, mais surtout d’amour parental.

«Depuis le décès de mes parents en 2004, ma famille ne veut plus que je m’approche d’elle», a dit Gertrude Malizani, une jeune adolescente de quinze ans, alors que des larmes coulaient sur ses joues. «On me traite de tous les noms d’oiseaux, comme si c’était moi qui avais choisi d’être orpheline.»

Dans la région de Lirangwe, la Société de la Croix-Rouge du Malawi et Chivumbe AIDS Support Group, une organisation locale, apportent assistance aux enfants affectés ou infectés par le VIH/SIDA et à leur famille.

En outre, ces derniers reçoivent des soins à domicile et sont sensibilisés au VIH/SIDA.

Grâce au soutien financier de l’ambassade royale des Pays-Bas, la Société de la Croix-Rouge du Malawi a pu mettre en place un programme de lutte contre le VIH/SIDA dans plusieurs districts du pays, afin d’améliorer l’accès aux soins, au traitement et au soutien des orphelins et des enfants vulnérables.

Joseph Namagonya, chargé de programme à la Croix-Rouge, a indiqué que 25 villages situés à l’extérieur de Blantyre bénéficiaient de ce programme.

«Lors du lancement du projet, nous avions répertorié 50 malades atteints de maladies chroniques. La plupart d’entre eux étaient de jeunes gens qui n’avaient pas subi de test de dépistage, mais qui souffraient de toute évidence de maladies liées au sida», a expliqué Joseph Namagonya.

Les personnes qui prodiguent des soins à domicile ont estimé à 33 000 le nombre d’orphelins et d’enfants vulnérables au VIH habitant dans le district. Divers organismes, financés par la Croix-Rouge, ont ouvert des centres et distribuent de la nourriture et des vêtements aux enfants.

Les enfants sont également incités à adhérer à des associations où ils apprennent à aider les personnes malades ou les membres de leur communauté qui n’ont pas quoi manger.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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